mercredi 9 mars 2016

Chapitre 634 - À la croisée des chemins.









Parfois il est préférable d'arrêter. Non pas parce que cela n'en vaut plus le coup, ni même parce que c'est une perte de temps, ou encore que l'intérêt à la chose ne mérite pas tant d'engagement. Parfois il faut arrêter, parce qu'il faut arrêter de souffrir. Arrêter de souffrir de quelque chose dont vous doutez du sens et de l'engagement que vous avez pris à son égard. Arrêter de subir des souffrances qui ne riment à rien et qui avec le temps vont vous détruire. Car c'est en ça que la souffrance gagne. Le temps. Elle gagne sur le temps, la véritable souffrance ne commence que quand le temps se prolonge. Elle vous consume comme la braise dévore les cendres encore brûlantes. La souffrance agit sur le temps, et proportionnellement au temps son intensité accroit. Parfois arrêter ça n'est pas être un lâche ni même abandonner, parfois arrêter c'est nous préféré nous à cette tempête qui menace de nous détruire. Arrêter c'est s'aimer assez pour ne pas se vouloir de mal. Arrêter c'est remettre en cause les choses pour lesquelles nous acceptons de souffrir. Nous nous devons d'accepter la souffrance mais pas à n'importe quel prix; ni pour n'importe quoi. Parfois arrêter, c'est ce qui nous permet de continuer. Continuer à être, à devoir, à vouloir, à vivre. A être ce que nous sommes, à nous laisser une chance de nous épanouir, et d'être ce que l'on est vraiment sans devoir se réduire à attendre.




dimanche 6 mars 2016

Chapitre 633 - L'infirmière







Tout ira toujours bien pour vous. Pas par chance, ou par aléa du hasard. Aucune de ces choses n'ont avoir avec ce que vous êtes. Mais parce que vous avez compris que vous pourriez à un moment de votre vie être votre propre soleil, ne pas attendre que les nuages disparaissent pour briller. Vous êtes monsieur quelqu'un de rassurant. Je me sens déstabilisée de vous dire ça, car en tant d'années de métier vous êtes le premier à me donner cette impression. Une impression de chaleur, de pause, de calme et pourtant d'une vie excitante. Au début j'ai cru à du courage, puis à de la folie, vous êtes passionné n'est-ce pas ? Une personne passionnée par ce qu'elle vit et fait. Je vous envie, j'aimerai avoir des patients comme vous plus souvent, j'aimerai beaucoup vous savez. Une envie de vivre communicative. Vous êtes étrange. Très étrange. Les gens qui vous entoure doivent constamment vous le dire j'imagine. Ils ont de la chance. J'aimerais apprendre à vous connaître au quotidien, ne serait-ce que pour comprendre. J'imagine que vu vos antécédents vous le savez, mais dans ce service les gens perdent espoir rapidement et se laisse à devenir des.. Je ne sais pas comment je pourrais le dire sans choquer, mais c'est mon expérience qui parle.. Des corps inanimés, sans jeu de mot, au-delà de la mort. Vous êtes un beau jeune homme, votre sourire est beau, et votre rire est original. Je suis infirmière, je soigne normalement les patients que l'on me donne, mais aujourd'hui je tenais à ce que vous le sachiez, votre présence, votre façon de parler, l'éloquence déstabilisante et la voix suave que vous avez me soigne de mes problèmes personnelles. Je ne sais pas ce qui me permet de vous dire ça. Normalement je n'en ai pas l'habitude mais vous êtes.. Tout ira bien pour vous monsieur, et pour moi aussi dorénavant que je vois ceux pourquoi j'ai choisi ce métier. Tout ira bien vous faites peur à la peur.




vendredi 4 mars 2016

Chapitre 632 - Haha









On était peut être même pas fait pour être ensemble. Peut être qu'on allait pas du tout ensemble. Mais on s'en moquait à l'époque je crois bien. Nous n'avions comme but que de tromper l'ennui. De tromper la vie. La solitude, de se croire moins seul. D'imaginer que deux coeurs froids valaient mieux qu'un coeur froid, que nous pouvions nous réchauffer par la chaleur humaine de l'autre. Nous avons voulu tromper le temps. Nous voulions mentir aux autres mais surtout à nous-même de notre façon si particulière qui nous a forcer à nous aimer. Nous nous sommes aimer chacun dans notre coin, pas ensemble. Nous flirtions avec une idée non avec un couple. On voulait tellement sortir de nos problèmes sans se livrer à l'autre que l'on a fini par se donner à l'inconnu. Et plus vide encore nous avons alimenté la solitude, nous avons renforcer notre froideur. Nous étions comme la neige, beaux mais froids. Nous avons voulu tromper le monde, et c'est le monde qui s'est moqué de nous. Nos divertissements sont devenus nos habitudes et nos habitudes nos erreurs. Nous en commettions en pensant que l'autre ne s'en apercevais pas. Nous ne prenions pas l'autre en compte, simplement les réactions que nous pensions qu'il aurait. Je n'ai pas essayé de te comprendre, car aujourd'hui je sais que de tout ça, il n'y avait rien à comprendre. Nous n'avions rien de profond à partager. Peut être des baisers, des nuits torrides dont les draps gardent des odeurs mais rien de plus. Nous n'avons eu comme effet qu'un regard dans une allée, qu'un rire dans un bar, qu'une fumée dans la nuit de l'hiver qui aussitôt disparaît à peine arrivée à naissance. Nous avons partagé notre blizzard. Notre désert respectif sans jamais se rencontrer. Sans même parler véritablement à l'autre. Nous nous sommes aimer chacun à notre tour. Ailleurs et autrement. Hier et différemment. Nous voulions tromper l'ennui. La solitude. Nous le voulions. Si fort que nous nous en sommes ignorer.