mardi 30 août 2016
Chapitre 648 - Voyageur.
Il n'y avait pas beaucoup de monde en terrasse. Nous étions deux, à côté de la table en pierre, un lampadaire comme un gardien posté là, une lumière blanchâtre éclairait mes mains tenant mon verre. Toi tu étais partie te chercher un autre verre. Il ne fait pas très froid mais je regrettais déjà mon short. Les lumières du parc éclairait admirablement bien le bar dans lequel nous étions. Cosy mais sans davantage de gens, tu le sais bien, je n'aime pas les gens et les gens me le rendent bien. Un soir de fin d'été qui sonnait l'approche de l'automne déjà là, dans le parc de notre ville.
Je repensais aux années passées à ce que nous avions échangé l'un et l'autre de nos disputes et de nos complications. Et puis j'ai réalisé que tu n'as jamais pu me comprendre, pas parce que tu ne le pouvais pas pas mais qu'en vérité tu n'en avais pas envie. Peut être que finalement je ne suis pas fait pour être compris. Je ne sais pas, peut être que quelque chose ne va pas avec moi, que le monde n'est pas fait pour moi, que ces règles me paraissent trop éloignées du monde dans lequel j'ai appris à grandir.
Tu as voulu me soigner de mes blessures, des tas de fois, mais des tas de fois tu t'es retrouvée face à un mur et tu as forcé au nom de tout l'amour que tu avais pour moi. Tu t'es brisée petit à petit, jusqu'à ce qu'un beau jour tu te refuses à recommencer tout ça, à me voir comme une perte de temps et surtout comme l'une des plus grandes cicatrices de ta vie. N'ai-je finalement été qu'un échec sentimental ?
Je finissais mon verre quand je t'ai vu sortir du bar, tu tenais la porte avec cette main gauche, la même qui des années avant passait dans mes cheveux le matin d'un 9 Juillet 2002 dans mon appartement de Paris, dans le 9ème, j'habitais au-dessus d'une boulangerie et tu adorais te réveillé avant moi pour acheter des croissants chauds, que tu déposais sur ma table de chevet avant de me caresser les cheveux pour me réveillé. Claquement de porte, le souvenir disparait. Tu viens vers moi, ton Martini Dry dans la main. Tu ne jures que par lui depuis notre soirée chez ton amie Amélie.
Tu me demandes si je vais continuer à me murer dans mon silence, mais qu'ai-je à te dire de plus que tout ce que j'ai pu te faire ces dernières années, tu es devenue froide et distante mais je ne t'en veux pas. Quand on caresse un chien pour la première fois et qu'il nous mord on n'oublie jamais la morsure ni même la douleur et on évite de retenter. C'est pareil pour moi, je t'ai brisé et je doute que quelqu'un de sain tente encore de m'approcher. Je n'attire que les fous, les gens en périls, les borderlines. Peut être qu'un chien qui se reconnait attire d'autres chiens.
Je me demande si parfois tout aurait pu être simple et pas seulement avec toi mais surtout avec moi-même. Si il avait eu une possibilité pour que je sois plus simple, que je me demande moins si j'ai une utilité, un sens, un but et davantage que je profite des choses qui m'entourent. Mais ne t'en fais pas aujourd'hui je le fais admirablement bien, je le fais même trop.
Je me demande si je fais bien de vivre dans ce temps, cette société ne me plait pas et les gens que je croise de moins en moins, ils en viennent toujours à avoir peur d'eux-même, et ce qui me choque dans tout ça c'est qu'ils ne prennent jamais du temps pour eux-même. Ils sont ouvert sur beaucoup de chose mais jamais sur eux. Ils ne prennent pas le temps de s'intéresser à eux et c'est fatiguant de voir toutes ces incertitudes.
Tu sais j'aimerais te dire que j'ai l'impression parfois d'être hors du temps de ne pas comprendre et de ne pas être compris. Te dire que parfois mes souvenirs m'attrapent et ne me rendent ma liberté que bien plus tard, que je plonge dans tout mes souvenirs sans savoir quand je sortirais la tête hors de l'eau. Je revois ma vie, mais elle n'est pas terminé. Et je ne sais pas mais j'aime ce que j'ai vécu, et j'aime ce que je vis là. Mais il y a quelque chose en moi que je n'arrive pas à comprendre, quelque chose qui m'empêche d'être pleinement moi, dans cette réalité, dans ce temps.
Pourtant de tout ça tu poses ta tête sur mon épaule et tu me dis avec une certitude sans faille que tout ira bien. Et tu as bien raison, tout ira bien. Parce que c'est comme ça que le monde tourne. Je te fais un baiser sur le front comme tu en avais l'habitude. Peut être que je trouverais ma place, peut être que ça n'est pas le jour où j'avancerai vers qui je veux être, mais ça ira, parce que ça ira toujours.
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