Et un jour j'ai réalisé que tout ça avait pris fin bien avant que je n'ose le réalisé. Le temps n'avait pas attendu mon accord pour faire ce qui devait être fait, il ne m'a pas comme une mère cajoler entre ses bras en me demandant d'accepter. Il l'a fait, silencieusement et je peux jurer qu'il n'y avait pas de bruit mais que le vacarme en moi était bien présent. Une fissure silencieuse qui se faisait, pendant que le monde tournait, je vivais une fissure interne qui me déchirait la poitrine et me séparait l'âme en deux, tandis que le monde lui tournait, et continuait de vivre.
C'est une fin d'après-midi que j'ai réalisé ça, que j'ai réalisé que c'était bel et bien terminé et que rien n'avait attendu que j'accepte, que la vie n'attendait rien de personne à part elle-même pour continuer sa route et qu'au-delà d'avoir la prétention de croire que nous bâtissions nos propres routes, j'avais emprunté avec ou sans mon accord, inconsciemment la route qu'elle m'a prédestinée.
J'aurais pu me sentir trahis, et il est vrai que je l'ai été, mais je me suis trahis moi seul dans cette histoire. En croyant et en m'efforçant de me dire que si ça n'existait pas pour moi ça n'existerait pas tout court. La réalité cet après-midi là est venue me dire que peut importe que j'accepte que cela existe ou non, que l'essentiel n'était pas de savoir si j'allais dire oui ou non à ça. Mais simplement que ça existait que je le veuille ou non et que l'existence de cette chose n'allait pas cesser parce que je l'avais décidé. Parce que je ne suis qu'un humain qui pitoyablement tente de tenir en équilibre son présent sans sincèrement y arriver.
J'ai compris que bien des choses nous dépassent, que bien des choses restent longtemps un mystère pour nous et que bien du temps plus tard nous avons l'opportunité de peut être les comprendre. Cet après-midi là j'ai accepté le fait d'avoir été immature en niant la réalité. On ne refuse pas la réalité, elle existe qu'on le veuille ou non. Que la vérité n'est jamais bonne ou mauvaise à entendre, que tout dépend de notre capacité d'acceptation. D'être capable d'accepter ce qui est envers et contre ce qu'on désir qui soit. Et c'est là, la chose la plus douloureuse que la réalité puisse nous enseigner.
Mais c'est aussi la meilleure, la plus productive, celle qui nous rappelle qu'il faut vivre le présent tel qu'il est, tel qu'il se présente à nous, que modifier les choses qui nous entourent pour qu'elles puissent nous paraître plaisantent n'est pas de notre ressort et ne les rends pas plus vrai. Nous ne pouvons manipuler ou modifier ce qui est à l'extérieur de nous sans nous donner les capacités d'être en accord avec nous-même, et être en accord avec nous-même inclut nécessairement l'obligation d'accepter ce qui est.
En acceptant ce qui est, nous partons d'un constat de base, d'une réalité qui est et qui continue. De là, nous pouvons oser vouloir l'améliorer, et la rendre meilleure. Mais sans ce pas de l'extérieur vers l'intérieur, du monde qui rentre en nous.. C'est aussi peu probable que de rêver la vie. Souvent les gens osent vouloir imposer ou proposer leur vision des choses, ce qui naturellement amène à beaucoup de choses qui améliorent notre quotidien, mais il faut savoir faire preuve d'humilité et ne pas en permanence croire que c'est à nous d'apporter quelque chose au monde, le monde a su se débrouiller avant notre existence et saura tout aussi bien le faire après... Il faut accepter que ce soit le monde qui nous enseigne des notions.
Et le monde cet après-midi m'avait appris une de ces choses. J'ai compris que malgré tout l'amour que je ressentais pour toi, je devais te laisser aller, te laisser partir, parce que j'avais beau t'aimer aussi profondément que je le souhaitais ça n'aurait rien changé. La vérité que j'ai nié était que je ne serais pas assez bon pour toi, j'ai douté tu sais longtemps je me suis demandé si je serais suffisamment bien pour toi, j'avais envie et j'ai toujours envie de faire ma vie avec toi. Au milieu de tout ça j'ai enfouis profondément la vérité que je savais être vraie, celle que je n'avais pas su accepté à l'instant où je t'ai demandé de passer du temps et de l'amour avec moi, de partager tes émotions et de dépensé rire et chagrin à mes côtés.
Au plus profond de moi je savais que je te rendrais satisfaite de cette vie, de cette manière de vivre et de faire, mais que tu ne serais jamais totalement heureuse. Bien évidemment tu le serais parfois et parfois aussi tu serais triste. Parce que notre vie est à l'image d'un yo-yo avec des hauts et des bas. Mais petit à petit, à chacun de tes rires durant nos blagues, à chacune de tes larmes durant nos disputes, ou de tes gémissements durant nos actes je comprenais la réalité de la chose que je tentais de fuir.
Au début je me disais que c'était une idée stupide, une de ces que les ados ont durant leur période amoureuse de ne pas se croire suffisamment bien pour quelqu'un de croire que, c'est à eux de décider de ce qui est bien pour les autres... Et il m'a fallu du temps avant de commencer à comprendre que c'était plus que ça, que c'était simplement notre nature, notre manière à nous d'être et d'interagir ensemble qui faisait que nous ne pouvions pas aller plus loin. Je n'ai pas supporté l'idée et je l'ai refoulé, encore et encore mais elle revenait puisque on ne peut pas échapper à la réalité.
Je jure que j'ai tenté par tout les moyens de savoir si c'était la réalité, si ça n'était pas un de mes rêves stupides, si ça n'était pas une pensée folle de ma part ou même le dégout profond que je ressens envers moi qui me faisait pensé ça. J'ai même étais jusqu'à croire que j'aimais détruire ce que j'aimais le plus pour me rendre plus malheureux mais c'est faux.. C'est faux je ne suis pas aussi sadique avec moi-même, je ne suis pas aussi dangereux pour ma propre existence au point de saboter la précieuse chose, la précieuse raison que tu es de me faire sourire même dans mon malheur.
C'est là que j'ai doucement été capable de le réalisé. Oui je te rendais heureuse, oui nous étions bien ensemble, mais je savais aussi que oui quelqu'un d'autre te rendrait plus heureuse avec lui qu'avec moi. Et je savais déjà ce que tu me dirais, que ça n'est pas à moi de choisir avec qui tu as le droit ou non d'être heureuse et qu'être heureuse avec moi c'était être heureuse tout court. Mais ça me minait tellement le moral et le goût des choses de savoir que tu mérites mieux que je n'ai pas su m'en sortir.
Je n'ai pas su m'en sortir, je n'ai su que me noyer à travers toutes sortes d'évènements pour alimenter ma haine, ma colère que je déversais contre toi alors qu'en vérité c'était le dégout de moi-même de m'infliger le silence de ne pas vouloir croire ça, parce que pour moi ne pas te rendre totalement heureuse ça n'était qu'en définitive une affirmation du fait de ne pas te rendre heureuse tout court. Ca devenait une obsession pour moi.
A tel point que notre relation devenait toxique par ma propre faute, tout ça parce que je n'avais pas dès le début eu la force d'accepter la réalité. D'accepter le fait que sur les huit milliard d'individus qui nous entoure, il y en aurait un pour toi, qui te rendrait plus heureuse que moi je ne pourrais le faire. Je n'ai pas su accepté que le monde regorgeait de quelque chose de mieux pour toi que moi. Je voulais être la meilleure chose pour toi. En vérité je n'étais pas la meilleure chose qui existait pour toi, j'étais la meilleure chose que tu aies eu, ce qui fondamentalement changeait tout, et ça me rendait dingue. Parce que je voulais avoir cette prétention de te rendre plus heureuse que n'importe quelle chose au monde. Mais je ne le pouvais pas, parce quelque part, quelqu'un à un endroit avait cette place.
J'ai dégradé ce que l'on avait parce que je n'avais pas la force d'accepter la vérité insoutenable que me tendait la réalité : il y avait quelque chose de mieux que moi dans le monde pour toi. J'aurais voulu être cette chose mais je ne l'étais pas. En définition de quoi je ne pouvais alors jamais te rendre plus heureuse que ce dont j'étais capable.
J'ai pris tant de temps à comprendre, et tout ça n'était pas une histoire de mérite, que je te mérite ou non. Simplement que j'accepte soit de vivre avec toi en te rendant heureuse du mieux que je pouvais, soit que je te laisse l'opportunité d'être davantage heureuse avec un autre. Le monde me faisait une torture monstrueuse ! Ignoble auquel mon coeur me suppliait l'abandon, mon âme gémissait un torrent de flamme tant la brûlure se faisait grandissante.
Je brûlais mon âme à recherchait un moyen de comprendre ce que je devais faire. Accepter de te rendre heureuse en sachant logique et objectivement que quelqu'un te rendrait ici plus heureuse que je n'en serais jamais capable ou te donner la chance de rencontrer cette personne.
Et c'est en Octobre, au mois où les arbres meurent, et que leur feuilles dansent dans un tourbillon frais et ridicule que j'ai mis fin à notre relation. Tu as réagis mon amour exactement comme je l'écris ici, tu me rétorquais que j'avais faux, que je n'étais personne pour décidé de ce qui devait te rendre heureuse.. Tu n'as pas compris que je devais rendre au monde ce qui appartient au monde, que j'ai préféré laissé ma place à quelqu'un qui pouvait te rendre davantage heureuse non pas parce qu'il le fallait, mais parce que je le voulais. Parce que je préférais te savoir heureuse avec un autre totalement, que de te savoir par intermittence souriante avec moi.
Et j'ai pleuré en silence, et j'ai pleuré, pleuré, mes larmes se prenaient elles aussi dans ce stupide vent d'automne, et avec ces arbres mort j'annonçais à mes sentiments que j'allais les laisser mourir. J'ai tourné le dos à mon âme, j'ai scellé mes sentiments pour toi. J'ai fais ça parce que je devais le faire. Parce que je ne pouvais pas vivre ma vie avec toi en sachant que quelqu'un te donnerait plus que moi, je ne pouvais pas accepter l'idée de ne te rendre que partiellement heureuse, tu m'as fais t'aimer si fort que tu te devais d'avoir ce qui soit le mieux pour toi.. Et le mieux pour toi se faisait sans moi.
Jamais je n'ai pu oublié à quel point je t'aimais.
Ce jour là, j'ai compris que faire ce qui fallait qu'il soit fait n'était pas toujours en accord avec ce que nous voulions c'est dans des larmes qui ne sècheront jamais que j'ai accepté de te laisser partir. A vrai dire je t'y ai même forcé. On ne combat pas ce qui est, seulement ce que l'on pense qui est.