vendredi 11 décembre 2015

Chapitre 630 - La fin d'un rêve, le début d'un drame.







Je ne sais pas comment le dire, mais je... A vrai dire, j'étais dans le sud de la France j'en suis certain. Il faisait très beau, et chaud, un climat presque tropical, je ne pourrais à aucun moment dire exactement dans quel endroit je me trouvais, assez précisément pour le nommer. Mais j'y étais avec cette fille. Cette fille dont je ne connaissais le nom. Mais belle à souhait. Je pense que j'étais en vacance, sans même trop le savoir. Ni comprendre comment. J'étais en short bleu marine, avec des espadrille, et je marchais dans des rues pavées, des rues commerçantes me faisant penser à Menton, Nice, St-Raphael. C'était en milieu de journée, nous étions une dizaine, j'avais l'impression de tous les connaître. Cinq filles, cinq garçons. Je serais incapable de les nommer, mais je pourrais très bien tous les détailler, jusqu'à leurs habits, et leurs manières de parler, sans rater leurs traits de caractères.

Nous avions décidé de partir en vacance tous ensemble, dans ce lieu à la limite paradisiaque, là où le sable blanc et fin n'était qu'à quelques mètres de la ville, et où le bruit des vagues bleus azur bercent la ville plongée dans la plénitude la plus totale. Les maisons étaient pour la plupart toutes blanches, au zénith du soleil, la ville brillait de mille feu. Les vagues s'heurtant lentement et avec douceur contre le sable, ce bruit mélodieux, accompagnait la ville jusqu'à l'instant où elle s'endormait. Cette ville était douce, était belle. Il y avait peu de commerçant mais assez pour sortir de chez soi et profiter du temps. Seul ou à plusieurs. 
La nuit venue, il était possible de faire des feux de plage, la ville l'avait autorisé. Et c'est à ce moment là que j'ai compris, un soir d'un feu de camp que nous étions sur une île. Une île reliée par un pont au continent. Je ne sais pas par quelle étrange chose j'en ai fais l'impasse, mais je l'ai faite.

Dans mes bras ce soir là, se tenait cette fille. Portant un haut en dentelle blanche fin, mettant en avant son bronzage, et la rondeur fine de ses épaules, une jupe aussi blanche en toile, qui mettait la lumière sur ses longues et belles jambes bronzées. Ses cheveux étaient doux et sentaient terriblement bon, un mélange de monoï et de cannelle je crois bien. Nous rigolions tous ensemble autour du feu de camp. L'un des quatre autres garçons avaient amener quelques paquets de marshmallow, tant qu'une fille avait amené des branches d'arbres. Nous en étions venu à discuter de tout et de rien en mangeant nos friandise chaude brûlées par les flammes du feu. Les blagues et les rires fusaient à droite, à gauche. Je me sentais bien, nous parlions de nous. De ce que nous voulions faire, de ce que nous ne voulions pas faire, des choses difficiles qui avec le temps qui nous soigne, nous permet de briser le silence. Nous étions pour la plupart incertain de ce que nous réservait demain. Mais nous étions heureux, car nous étions ensemble, à profiter de choses simples et à ricaner du malheur d'une personne du groupe puis qu'à son tour il rigole du malheur d'un autre. C'était une bonne entente. Comme si nous nous connaissions depuis quelques années maintenant.

Le temps passait et nos rires continuaient de s'écrire dans l'infinité de la nuit. La nuit était chaude, calme, plaisante. Une de ces nuits qui nous interdisent de dormir et nous persuadent d'en profiter pour marcher dans la rue jusqu'au petit matin. La lune dans mon dos, fixé face à mon groupe d'ami, je voyais la lumière de la lune s'étalait le long de mon ombre. La lune était alors grande, ronde, belle, et brillante à souhait, une sorte de boule de sucre avait décrété l'une des filles du groupe. 

Pendant ce temps j'avais encore mes bras enlaçant cette mystérieuse fille. Je ne m'étais pas plus intéresser à son identité, elle me... Je ne sais pas comment dire.. J'avais l'authentique certitude qu'elle devait rester dans mes bras. Cette blonde aux yeux bleus, d'un blond foncé, à la peau douce, en dentelle blanche, avec des tropéziennes marrons, dont elle s'amusait parfois quand une blague la faisait rire à secouer ses pieds comme une enfant qui ferait une crise de cinéma à ses parents. Elle était.. Craquante, craquante à souhait, je crois que j'avais déjà craqué sinon elle n'aurait pas été dans mes bras. Je me suis décidé à la serrer légèrement plus fort autour de la nuque et de son avant bras, puisqu'elle s'était comme allongée sur moi... Elle me serra davantage autour d'elle, avec ces ongles, tout aussi fin que le reste de son coeur, rouge sang.

La nuit passait, faisant son chemin. Nous étions toujours autour du feu, et à mesure qu'il se réduisait, notre groupe se rétrécissait. Chacun nous disait à sa manière et d'une manière poignante qu'il allait dormir. Certains repartaient ensemble, et nous ricanions, car l'amour les avaient eu. Petit à petit nous n'étions plus que huit, puis cinq.. Mais cela ne nous empêchait pas de discuter, mais je sentais comme une déchirure. Comme si, jamais plus je n'allais les revoir, ni réentendre leurs voix caractéristiques. Leurs rires, j'avais ce sentiment qu'ils allaient se perdre.

Nous n'étions plus que trois, et cette fille toujours dans mes bras, qui s'était faite plus douce, calme, et sensuelle... Nous parlions avec le dernier garçon, qui se leva, nous souhaita une bonne nuit à son tour, en regardant la lune, se frottant le derrière du short pour enlever le sable en trop dessus. Il prit la parole et je me rappelle encore de ce qu'il a dit " Merci pour tout ça je suis heureux d'avoir pu vous rencontrer et de m'être autant amusé. C'est peut être la plus belle nuit de toute ma vie, vous le direz aux autres demain matin, moi je repars dans la nuit, je n'ai que deux heures de repos avant de prendre la route pour rentrer chez moi. J'espère que l'on se reverra dans cette vie ou dans une autre. Prenez soin de vous. "

C'est alors que pendant qu'il nous tournait le dos pour partir dormir dans son appartement, que cette fille s'est retournée me regardant droit dans les yeux et me disant que c'était le dernier soir où nous étions tous ensemble car chacun repartait dans des directions différentes pour poursuivre ses études et que nous nous étions promis de nous faire des vacances tous ensemble. " Plus particulièrement avec toi " m'a-t-elle dit en me serrant davantage contre elle, et en m'embrassant l'avant bras.

Le feu allait s'éteindre et nous n'étions plus que tout les deux désormais, elle, moi. Cette plage silencieuse et déserte, cette lune.. Pardon cette boule de sucre. Et la ville qui dormait profondément.. Elle s'est défait de mon étreinte, m'a allongé sur le sol. Nous nous sommes embrassés, et nous avons fait l'amour. J'en ressens encore toutes les sensations parcourir mon corps, ses lèvres, ses morsures, ses mains dans mon dos et sur mes épaules. Son corps chaud contre le mien. L'odeur de sa peau.

Nous avons fait l'amour jusqu'au petit matin, en me réveillant elle s'était endormie sur moi. Je l'ai réveillé d'un long baiser. En lui souhaitant bonjour, elle me demanda quelle heure il était, je ne savais pas non plus. Elle se releva assez rapidement, pour me dire qu'elle partait très tôt à l'aube. Elle m'embrassa une dernière fois, en me disant qu'elle espérait très vite me revoir, qu'elle continuerait à m'envoyer des lettres (des lettres ? Quelles lettres ?), qu'elle avait mon numéro de téléphone et qu'elle m'appellerait car elle passerait me voir pour les fêtes de fin d'année. Et finalement en frottant le derrière de sa jupe en dentelle qui faisait ressortir ses fesses absolument irrésistible.. Elle m'a regardé avec un sourire, du sable dans les cheveux, et des yeux brûlant d'amour qu'elle m'aimait, qu'elle avait adoré ses vacances avec moi, et que j'étais tout ce qu'elle s'était imaginé de moi. Que j'étais à la fois fort et sensible, que j'étais la personne qui lui fallait, que je définissais sa vie, que je la rendais heureuse ne serait-ce que par ma présence. Elle était si souriante, je vous jure. Je me tuerai pour revoir ce sourire. J'ai voulu la rattraper pendant qu'elle remettait ses chaussures. La prendre par derrière en la serrant fort contre moi. Lui dire que je l'aimais aussi fort qu'elle, que je ne voulais pas la laisser partir, que je la retrouverai et l'aimerai davantage pour ne plus jamais me retrouver dans la situation de la laisser partir sans rien pouvoir faire. Qu'elle était pour moi bien plus qu'un amour d'été, qu'un amour de vacance. J'ai voulu lui toucher la main pour la serrer si fort contre la mienne et lui faire comprendre tout ça..

Pendant qu'elle marchait dans le sable, je me suis levé et j'ai couru pour la rejoindre. En m'entendant me hâtait elle s'est retournée pour me regarder et m'a souris en me disant : " Merci pour tout. ".
A l'instant de toucher son visage, de la prendre dans mes bras, de l'enlaçer par les côtes, à cet instant là.. Tout absolument tout, a disparu.

C'était un rêve, tout ceci n'était qu'un rêve, et j'étais persuadé que c'était la réalité. Je suis tombé amoureux d'une personne qui n'existe pas, dans un monde qui n'existe pas non plus. Et pourtant mes sentiments étaient, et sont vrais.. J'aime quelque chose qui n'existe nulle part sur cette planète.. Et qui n'existera jamais.

Jamais aucun réveil ne paru aussi atroce que celui-ci.. Seul dans mon lit, une nouvelle journée commençant, et mon coeur plein de rêve encore, rempli de sentiment pour quelque chose d'irréel.

La vérité c'est que l'on me trouve sadique et horrible, mais jamais je n'ai été plus horrible qu'avec moi-même.




mercredi 9 décembre 2015

Chapitre 629 - Glacial (40.000)







" Fait tes valises " lui ai-je lancé. Elle m'a regardé d'un air curieux. " Pour quoi faire ? L'on part quelque part ? " , cette réponse en toute logique était normal. Oui nous partons quoi que tu te trompes, tu pars, je reste. Je n'allais pas lui expliquer le comment du pourquoi. Au fond elle s'en doutait quand même, elle faisait juste semblant de ne pas y croire. Comme un enfant qui refuse de voir la réalité en face. D'admettre ses tords, ou de croire que tout peut être réparable ou rattrapable. La vérité c'est que tout n'est pas rattrapable, il y a des choses qui une fois brisées, le restent pour toujours.

Elle tentait tout de même de ne pas comprendre, feindre l'ignorance, retarder l'échéance qui reste tout de même certaine. On échappe pas au karma et encore moins à mes décisions. Elles sont unanimes et jamais empreintes du courroux d'un changement possible. Erreur ou meilleur choix, elles sont ce qu'elles sont sans jamais les changer. J'ai tendance à rappeler que dieu pardonne, mais pas moi. Malheureusement personne ne prend ce genre de phrase au sérieux, et elle en fait les frais aujourd'hui. Je ne suis pas un mal nécessaire, je ne suis même pas nécessaire, mais je préviens des conséquences. On a l'habitude de jeter un caillou dans l'eau en imaginant qu'il n'y aura jamais rien qui s'en suivra.

C'était la même chose là, elle avait continué de lancé des cailloux dans l'eau, croyant que c'était ce même genre de paroles que l'on avait pu se lancer à la figure comme des torchons imbibés de haine. Ce même genre de torchon auquel nous n'y portions que peu d'intérêt, elle se trompait, et elle se trompe toujours car elle laissait et laisse j'en suis certain échappé encore aujourd'hui l'essentiel dans diverses ridicules choses, des choses infimes et parfois cachant sous des airs inutiles l'important. Ces torchons étaient important elle ne le savait pas est aujourd'hui elle dégage de mon monde, de mon univers pour des "torchons". Ces mots indignes, vexatoires que nous n'avons su qu'avoir. Rien n'avait jamais été vrai dans ces paroles et pourtant aujourd'hui rien n'est plus vrai. Je l'assassine du regard, elle se sent clouée sur place, je vois ses épaules se redresser, sa posture devenir plus "dure" plus stoïque, comme pour se préparer à un choc.. Mais c'est trop tard ma grande le choc est déjà passé, un choc à l'âme, d'une violence inouïe que tu as laissé s'échapper sans t'en rendre compte car tu ne regardais pas dans cette direction. Tu veux prévenir d'un drame qui déjà s'est formé en conséquences. 

Sans la moindre complaisance, ni la moindre humanité, car ici l'utilité d'avoir un coeur chaud, des sentiments éveillés n'auraient servi à rendre ça que plus dramatique alors que c'était aujourd'hui une formalité, une conséquence à toutes cette paperasse, que ni toi, ni moi n'avons daigné regarder. J'ai signé les papiers comme pour rendre mon objet défectueux au service après vente d'un vieux magasin moisi. Oui aujourd'hui je t'abandonne à ta propre vie et j'estime, car de nous deux, il en faut bien un pour en avoir, ne plus avoir à te supporter dans ma vie. " Oui nous partons, nous partons tous un jour où l'autre, mais toi c'est aujourd'hui. T'es virée de mon monde, fait tes valises, range tes habits. "

Bien évidemment je n'ai pas eu la chance d'évité le discours, l'intention de tout vouloir changer, d'améliorer. Mais pourquoi vouloir tout changé quand tout est fini ? Est-ce parce que l'on se rend compte bien trop tard des choses accomplies ? Les personnes qui vous entourent sont-elles obligés de devoir revoir leurs décisions parce que vous n'avez pas été à la hauteur de regarder correctement ce qu'il se passait et d'en comprendre que parfois, l'effet papillon est un poids lourd lancé sur une autoroute fonçant droit sur vous ? Pourquoi ? Ces gens ne se rendent pas compte de la difficulté de devoir prendre ce genre de décision, de devoir l'accepter en silence et d'en parler soi-même. Ces gens ne se rendent pas compte de la difficulté que cela fait, car tout simplement elles ne connaissent rien de la difficultés. Alors j'ai dû accepté d'entendre ses jérémiades.

" Tu n'as pas été mieux que moi ! " " Soit. " " Tu n'as pas rendu les choses simples ! " " Rien n'est vraiment plus simple. " " Je t'emmerde avec tes phrases à la con. " " Si ça peut te faire aller mieux. " " Oh non ne me fait pas croire que tu t'inquiètes de mon état. " " Non, je m'en moque je souhaite juste que tu fasses tes valises et que tu partes à tout jamais sans ne plus jamais me donner de nouvelles. " " Tu crois que tu es le seul à décidé ? " " Tu m'as mis dans une situation où tu te complaisais, j'ai dû à mon tour faire passer mon intérêt avant le tiens. Et ça n'est pas dans mon intérêt d'avoir quelqu'un comme toi dans mon monde. " " Ah parce que tu penses que tu mérites d'être dans le miens ? " " Non je ne le mérite pas et j'en suis satisfait comme ça, c'est pour ça que j'aimerai en sortir. " " Comment peux-tu dire ça ? " " De la même façon que tu as laissé cette situation s'envenimer sans rien faire car elle te plaisait. " " Tu es un monstre. " " Toujours mieux que d'être une ordure égoïste. " " Je ne vois pas la différence. " " La différence c'est qu'un monstre même le plus noir a toujours un coeur qui bat. " " Je n'ai pas de coeur ? " " Je ne sais pas et je me moque de la répartition de tes organes. " " Que veux-tu de moi ? " " C'est très clair, que tu partes, que tu fasses ta vie, que jamais plus de ton existence tu ne te sentes concernée ou désireuse de savoir comment je me porte. " " Alors c'est comme ça que tu définis ça ? " " Je ne défini rien, parce qu'il n'y a rien à définir. " " Tout ça n'était rien ? " " Vu le résultat, c'est du pareil au même. " " Mais tu es.. " " Tais-toi je n'ai plus à supporter ce que tu as, à me dire, des millions d'autres êtres auront tout le plaisir de te trouver agaçante moi c'est fini. Prend tes valises et disparaît. " " Je te souhaite de mourir. " " Je me le souhaite aussi, mais pas tant que je n'ai pas fait ce que j'avais à faire. " " Ah tes grands rêves, tes grands délires, mais tu es minable. " " Il est préférable d'être minable mais de connaître la route à suivre, que d'être quelque chose indéfinissable semblable à un amas d'impression que les gens autour de toi te portent, et finir perdu car tu ne sais pas ce que tu veux être. A ton malheur je préfère le mien. " " Je .. " " Ne dis pas un mot de plus, sincèrement, je ne veux rien savoir de ta vie, de toi, ou de tout ce qui te concerne. C'est fini, ici, aujourd'hui, et pour toujours. " " Je ne t'oublierai pas. " " J'espère au contraire que si. " " Tu ne peux pas en dire autant tu ne peux pas oublier les gens. " " Oui mais ils peuvent m'indifférer. Tu peux aujourd'hui mourir sans me causer aucun tord sur ta disparition. " " Tu dis ça pour me blesser. " " Si je voulais te blesser je te rappellerai à quel point ta vie s'effondre sans que tu ne daignes le remarqué. "

Nous étions tout deux sur la corde rêche , et cette atmosphère qui ne se déclenchait que quand nous parlions n'était pas appréciable, je perdais mon temps et elle en perdait du sien. Rien d'important ni de spécifique n'aurait pu s'ajouter à cette discussion stérile, c'était l'inutilité à son paroxysme. Ni douleur, ni nostalgie. Je lui ai demandé de partir comme l'on pouvait jeter quelque chose au vide ordure. Je n'avais plus d'intérêt pour cette mascarade et elle non plus d'ailleurs. Ce fut simple, hormis les cris de douleurs et les pleurs. Il n'y avait plus rien à retirer. Rien à réparer ni même à améliorer. Il y avait une fin et je décidais de choisir laquelle.

En un coup de vent tout était fini. L'après midi venait à peine de commencer que j'en avais oublier jusqu'à la couleur de ses cheveux. Elle était partie en me laissant une lettre épaisse et bien dodue. J'imaginais déjà les tords, et les erreurs qu'on me reprochait et les insultes à flot en finissant sur une ouverture pseudo-humaniste admirable à la manière d'un " Je ne t'oublierai pas et toi non plus. " 

J'ai allumé le feu de cheminée et j'y ai mis la lettre. Elle s'est consumée en quelques secondes à peine, aux mots je préfère les actes. La lettre s'était évaporée, comme si elle n'avait jamais existé, tout comme elle.