" Fait tes valises " lui ai-je lancé. Elle m'a regardé d'un air curieux. " Pour quoi faire ? L'on part quelque part ? " , cette réponse en toute logique était normal. Oui nous partons quoi que tu te trompes, tu pars, je reste. Je n'allais pas lui expliquer le comment du pourquoi. Au fond elle s'en doutait quand même, elle faisait juste semblant de ne pas y croire. Comme un enfant qui refuse de voir la réalité en face. D'admettre ses tords, ou de croire que tout peut être réparable ou rattrapable. La vérité c'est que tout n'est pas rattrapable, il y a des choses qui une fois brisées, le restent pour toujours.
Elle tentait tout de même de ne pas comprendre, feindre l'ignorance, retarder l'échéance qui reste tout de même certaine. On échappe pas au karma et encore moins à mes décisions. Elles sont unanimes et jamais empreintes du courroux d'un changement possible. Erreur ou meilleur choix, elles sont ce qu'elles sont sans jamais les changer. J'ai tendance à rappeler que dieu pardonne, mais pas moi. Malheureusement personne ne prend ce genre de phrase au sérieux, et elle en fait les frais aujourd'hui. Je ne suis pas un mal nécessaire, je ne suis même pas nécessaire, mais je préviens des conséquences. On a l'habitude de jeter un caillou dans l'eau en imaginant qu'il n'y aura jamais rien qui s'en suivra.
C'était la même chose là, elle avait continué de lancé des cailloux dans l'eau, croyant que c'était ce même genre de paroles que l'on avait pu se lancer à la figure comme des torchons imbibés de haine. Ce même genre de torchon auquel nous n'y portions que peu d'intérêt, elle se trompait, et elle se trompe toujours car elle laissait et laisse j'en suis certain échappé encore aujourd'hui l'essentiel dans diverses ridicules choses, des choses infimes et parfois cachant sous des airs inutiles l'important. Ces torchons étaient important elle ne le savait pas est aujourd'hui elle dégage de mon monde, de mon univers pour des "torchons". Ces mots indignes, vexatoires que nous n'avons su qu'avoir. Rien n'avait jamais été vrai dans ces paroles et pourtant aujourd'hui rien n'est plus vrai. Je l'assassine du regard, elle se sent clouée sur place, je vois ses épaules se redresser, sa posture devenir plus "dure" plus stoïque, comme pour se préparer à un choc.. Mais c'est trop tard ma grande le choc est déjà passé, un choc à l'âme, d'une violence inouïe que tu as laissé s'échapper sans t'en rendre compte car tu ne regardais pas dans cette direction. Tu veux prévenir d'un drame qui déjà s'est formé en conséquences.
Sans la moindre complaisance, ni la moindre humanité, car ici l'utilité d'avoir un coeur chaud, des sentiments éveillés n'auraient servi à rendre ça que plus dramatique alors que c'était aujourd'hui une formalité, une conséquence à toutes cette paperasse, que ni toi, ni moi n'avons daigné regarder. J'ai signé les papiers comme pour rendre mon objet défectueux au service après vente d'un vieux magasin moisi. Oui aujourd'hui je t'abandonne à ta propre vie et j'estime, car de nous deux, il en faut bien un pour en avoir, ne plus avoir à te supporter dans ma vie. " Oui nous partons, nous partons tous un jour où l'autre, mais toi c'est aujourd'hui. T'es virée de mon monde, fait tes valises, range tes habits. "
Bien évidemment je n'ai pas eu la chance d'évité le discours, l'intention de tout vouloir changer, d'améliorer. Mais pourquoi vouloir tout changé quand tout est fini ? Est-ce parce que l'on se rend compte bien trop tard des choses accomplies ? Les personnes qui vous entourent sont-elles obligés de devoir revoir leurs décisions parce que vous n'avez pas été à la hauteur de regarder correctement ce qu'il se passait et d'en comprendre que parfois, l'effet papillon est un poids lourd lancé sur une autoroute fonçant droit sur vous ? Pourquoi ? Ces gens ne se rendent pas compte de la difficulté de devoir prendre ce genre de décision, de devoir l'accepter en silence et d'en parler soi-même. Ces gens ne se rendent pas compte de la difficulté que cela fait, car tout simplement elles ne connaissent rien de la difficultés. Alors j'ai dû accepté d'entendre ses jérémiades.
" Tu n'as pas été mieux que moi ! " " Soit. " " Tu n'as pas rendu les choses simples ! " " Rien n'est vraiment plus simple. " " Je t'emmerde avec tes phrases à la con. " " Si ça peut te faire aller mieux. " " Oh non ne me fait pas croire que tu t'inquiètes de mon état. " " Non, je m'en moque je souhaite juste que tu fasses tes valises et que tu partes à tout jamais sans ne plus jamais me donner de nouvelles. " " Tu crois que tu es le seul à décidé ? " " Tu m'as mis dans une situation où tu te complaisais, j'ai dû à mon tour faire passer mon intérêt avant le tiens. Et ça n'est pas dans mon intérêt d'avoir quelqu'un comme toi dans mon monde. " " Ah parce que tu penses que tu mérites d'être dans le miens ? " " Non je ne le mérite pas et j'en suis satisfait comme ça, c'est pour ça que j'aimerai en sortir. " " Comment peux-tu dire ça ? " " De la même façon que tu as laissé cette situation s'envenimer sans rien faire car elle te plaisait. " " Tu es un monstre. " " Toujours mieux que d'être une ordure égoïste. " " Je ne vois pas la différence. " " La différence c'est qu'un monstre même le plus noir a toujours un coeur qui bat. " " Je n'ai pas de coeur ? " " Je ne sais pas et je me moque de la répartition de tes organes. " " Que veux-tu de moi ? " " C'est très clair, que tu partes, que tu fasses ta vie, que jamais plus de ton existence tu ne te sentes concernée ou désireuse de savoir comment je me porte. " " Alors c'est comme ça que tu définis ça ? " " Je ne défini rien, parce qu'il n'y a rien à définir. " " Tout ça n'était rien ? " " Vu le résultat, c'est du pareil au même. " " Mais tu es.. " " Tais-toi je n'ai plus à supporter ce que tu as, à me dire, des millions d'autres êtres auront tout le plaisir de te trouver agaçante moi c'est fini. Prend tes valises et disparaît. " " Je te souhaite de mourir. " " Je me le souhaite aussi, mais pas tant que je n'ai pas fait ce que j'avais à faire. " " Ah tes grands rêves, tes grands délires, mais tu es minable. " " Il est préférable d'être minable mais de connaître la route à suivre, que d'être quelque chose indéfinissable semblable à un amas d'impression que les gens autour de toi te portent, et finir perdu car tu ne sais pas ce que tu veux être. A ton malheur je préfère le mien. " " Je .. " " Ne dis pas un mot de plus, sincèrement, je ne veux rien savoir de ta vie, de toi, ou de tout ce qui te concerne. C'est fini, ici, aujourd'hui, et pour toujours. " " Je ne t'oublierai pas. " " J'espère au contraire que si. " " Tu ne peux pas en dire autant tu ne peux pas oublier les gens. " " Oui mais ils peuvent m'indifférer. Tu peux aujourd'hui mourir sans me causer aucun tord sur ta disparition. " " Tu dis ça pour me blesser. " " Si je voulais te blesser je te rappellerai à quel point ta vie s'effondre sans que tu ne daignes le remarqué. "
Nous étions tout deux sur la corde rêche , et cette atmosphère qui ne se déclenchait que quand nous parlions n'était pas appréciable, je perdais mon temps et elle en perdait du sien. Rien d'important ni de spécifique n'aurait pu s'ajouter à cette discussion stérile, c'était l'inutilité à son paroxysme. Ni douleur, ni nostalgie. Je lui ai demandé de partir comme l'on pouvait jeter quelque chose au vide ordure. Je n'avais plus d'intérêt pour cette mascarade et elle non plus d'ailleurs. Ce fut simple, hormis les cris de douleurs et les pleurs. Il n'y avait plus rien à retirer. Rien à réparer ni même à améliorer. Il y avait une fin et je décidais de choisir laquelle.
En un coup de vent tout était fini. L'après midi venait à peine de commencer que j'en avais oublier jusqu'à la couleur de ses cheveux. Elle était partie en me laissant une lettre épaisse et bien dodue. J'imaginais déjà les tords, et les erreurs qu'on me reprochait et les insultes à flot en finissant sur une ouverture pseudo-humaniste admirable à la manière d'un " Je ne t'oublierai pas et toi non plus. "
J'ai allumé le feu de cheminée et j'y ai mis la lettre. Elle s'est consumée en quelques secondes à peine, aux mots je préfère les actes. La lettre s'était évaporée, comme si elle n'avait jamais existé, tout comme elle.

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