C’était un Samedi, en début de
mois de Novembre le temps était couvert pas un rayon de soleil à l’horizon je
me rappelle encore de la manière dont je cachais mon visage dans mon écharpe en
arpentant les rues du 8ème. Il était tôt assez pour ne pas voir énormément de
voitures ni de bus; mais bien trop tard pour espérer avoir du pain chaud dans
une boulangerie. Et la boulangerie c’est justement là où je voulais en venir,
parce qu’elle a son importance dans cette histoire. Je rentrais chez moi en
passant à pied par cet arrondissement j’avais des choses à faire, en tournant
sur un boulevard je vois un SDF.
Le regard vide, bonnet noir sur
la tête légèrement défait dans ses fils à force d’être mis et remis en
permanence, des mains de garagistes, grosses et noires on y voit des mains qui
ont travaillé et surtout qui sont dans la rue depuis bien trop de temps. Il
fait assez froid, cet homme a une écharpe lui aussi, assis sur les marches
d’une entrée d’appartement, il ne risque pas de déranger il est trop tôt pour que
quelqu’un sorte d’ici. Un blouson en cuir noir qui fait plus office de veston
que d’autre chose et finalement des grosses chaussures de sécurités qui elles
aussi ont vu du pays… Du moins foulé pas mal de rue de jour comme de nuit.
Un visage fatigué, des traits sur la paume des joues comme des rides sauf que ça n’est pas le passage du temps qui y coule mais plutôt celle de la tristesse, de la fatigue de la rue et de l’exaspération. Il avait dans une fourchette je dirais de 40 à 55 ans. En passant devant lui je l’ai salué. Trop de personnes oublient l’importance qu’il y a, a saluer des SDF, ces personnes qui sont sans cesse dans la rue et qui voient des personnes comme vous et moi qui ne cherchons pas à nous mentir à nous-même sont tout comme nous, il n’y a pas de différence à la rigueur peut être celle du fait que la vie n’a pas été tendre avec eux. Saluer un SDF c’est lui montrer tout d’abord qu’il existe, qu’il est bien présent pour nous. Imaginez donc passer des jours et des jours à ne plus compter dans la rue, devant une masse de gens qui ne vous regardent pas, ne vous salue pas… L’ignorance est la pire des choses et malheureusement pas uniquement en amour voyez-vous.
Un visage fatigué, des traits sur la paume des joues comme des rides sauf que ça n’est pas le passage du temps qui y coule mais plutôt celle de la tristesse, de la fatigue de la rue et de l’exaspération. Il avait dans une fourchette je dirais de 40 à 55 ans. En passant devant lui je l’ai salué. Trop de personnes oublient l’importance qu’il y a, a saluer des SDF, ces personnes qui sont sans cesse dans la rue et qui voient des personnes comme vous et moi qui ne cherchons pas à nous mentir à nous-même sont tout comme nous, il n’y a pas de différence à la rigueur peut être celle du fait que la vie n’a pas été tendre avec eux. Saluer un SDF c’est lui montrer tout d’abord qu’il existe, qu’il est bien présent pour nous. Imaginez donc passer des jours et des jours à ne plus compter dans la rue, devant une masse de gens qui ne vous regardent pas, ne vous salue pas… L’ignorance est la pire des choses et malheureusement pas uniquement en amour voyez-vous.
En le saluant il levant la tête
en ma direction, j’ai pu apercevoir des yeux bleus, le bleus d’un été de
vacance dans le Sud de la France dans la campagne familiale avec le bruit des
grillons et des cigales qui bercent les après-midi suivant les somptueux repas.
Il me répondit maladroitement et surtout très fatigué encore une fois, j’ignorais depuis combien de temps il était réveillé, assis sur ses marches. Il ne me dit pas un mot de plus et j’avais ce poids sur le coeur, de ne pas pouvoir faire quelque chose à mon niveau, à ma manière pour l’aider.
Dix minutes plus tard je revenais
vers lui, quelques croissants et pain aux chocolats avec un verre de café
chaud, en lui demandant si il en voulait j’imagine par ce froid. C’était un
début de week-end et je ne pouvais supportais l’idée qu’une personne telle que
lui, qui n’avait peut être pas dormi de la nuit ni même mangé puisse entamer un
week-end sans être restauré. Je ne pouvais pas lui offrir le gîte et le
couvert, ni même lui offrir un travail ou lui donner de l’argent… Mais ce que
je pouvais faire, c’était de lui dire à ma façon qu’il existait, que je le
voyais, et que je ne l’ignorais pas et qu’au-delà de ça pour moi… Entre lui et
moi il n’y avait aucune différence. Il l’avait compris instantanément, je lui
tendis le café et il me dit merci. Un merci avec des yeux bleus entouré d’un
rouge vif qui le mit en larme. Ce genre de merci… C’est tout ce qui compte.
C’est la rencontre de deux humanités.
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