Tu sais parfois moi j’ai envie de
me cacher sous la couverture de mon lit, de me rouler en boule et de me dire
que tout ira bien. Même si c’est faux. J’ai envie d’être un caillou au milieu
d’une montagne, de manière à ce que personne ne me remarque, que je sois comme
invisible aux yeux des autres, qu’ils ne me remarquent pas et ne cherchent pas
à savoir qui je suis ou ce que je suis et pas parce que je suis timide mais
juste parce que j’ai envie d’être tranquille. Loin de tout ça quelques
instants.
Je n’ai rien contre les gens,
mais j’ai besoin de ressentir la petitesse de mon être parfois pour ne jamais
oublier que je ne suis rien de plus qu’un être humain, c’est à la fois
grandiose, j’habite comme chacun de nous des millions d’évolutions, des
millénaires de sacrifices, d’études, de choix, de décision. Je représente tout
ce que pendant 300.000 ans mes ancêtres ont décidés que j’advienne à être, à
naître dans cette société qu’ils ont créé, ce monde tel qu’ils ont voulu le
façonner avec leur succès et leur échec. Je suis des siècles de pensées, des
années de guerre et de paix. C’est beaucoup j’ai ce morceau que je partage, que
nous partageons tous sur terre avec l’histoire de notre monde. Parce que nous
appartenons à ce monde d’une manière où d’une autre, dans notre passé nous
trouvons notre identité, dans notre présent nous cherchons un sens et dans
notre futur nous bâtissons les souvenirs que l’on gardera ou non de nous.
Nous portons le poids de notre
existence mais aussi de ceux qui nous l’on permis. Je suis né parce qu’on m’a
permis d’exister, ce monde a voulu de moi et j’hésite à savoir encore pourquoi.
Alors je me questionne tu sais, je me demande ce que je serais, ce que je
ferais, où je serais, la manière dont je me comporterais d’ici quelques années
ou ici et ailleurs. J’ai besoin de me rappeler ma petitesse, j’ai cette envie
pressante d’humilité de me souvenir que d’aussi loin que notre race existe, je
dois avoir l’obligation de me souvenir que je ne suis qu’un de ces êtres permis
les 7.000.000.000 d’autres. Qu’au-delà de ça nous ne vivons que sur une planète
qui est dans un système solaire qui en abrite des dizaines d’autres, qui lui
même est contenu dans une galaxie, qui elle-même contient des millions de
systèmes solaires. J’ai besoin de me rappeler que malgré tout ça je ne suis que
ce que je suis.
Un être sur deux jambes, avec
deux bras, deux mains, une capacité de penser, de voir, de percevoir, de
comprendre, sentir, voir, entendre, goûter, toucher, ressentir mais que je ne
suis pas parfait, que je vais mourir, que je suis perfectible tout nous autres,
que mon temps est déjà compté et que je dois apprécié beaucoup trop de choses
en même temps pour m’en rendre compte. J’ai ce besoin si important de me rendre
compte que je suis paradoxalement petit et immense à la fois dans ce que je
suis objectivement, tout comme nous le sommes tous. Nous sommes des années
d’histoire, d’évolution, de technologie, de culture, de guerre, de choix, de
décision. Et à la fois nous ne sommes rien d’autre que nous même. Larguer dans
un monde qui fait quelques 40.000km de long mais qui est l’une des planètes les
plus petites de son système, et que le monde a beau me paraître grand il n’est
lui que ridicule face à l’immensité de l’univers.
C’est de ça que j’ai besoin de me rendre compte. Que sans moi tout continuera toujours comme il en est, que ce monde tournera, que le soleil brillera, les nuages passeront les gens vivront et travaillerons, payeront leur loyer et facture mais que pour moi, à mon échelle, pour ce que je suis, sans moi il n’y a plus rien. Sans moi pour mener mon existence, il n’y en a tout bonnement plus. J’ai besoin de me rappeler que j’ai besoin du monde, mais que dans son infinité l’univers n’a jamais eu besoin de nous. Je dois et je le veux, me rappeler en permanence que ma vie n’a jamais été nécessaire à qui que ce soit et qu’elle est un cadeau bénéfique pour moi, et qu’en plus de ça… Je pourrais avoir l’immense privilège, le plus grand qui soit pour un être humain ; d’avoir une vie qui soit nécessaire à celle d’une autre personne.
C’est de ça que j’ai besoin de me rendre compte. Que sans moi tout continuera toujours comme il en est, que ce monde tournera, que le soleil brillera, les nuages passeront les gens vivront et travaillerons, payeront leur loyer et facture mais que pour moi, à mon échelle, pour ce que je suis, sans moi il n’y a plus rien. Sans moi pour mener mon existence, il n’y en a tout bonnement plus. J’ai besoin de me rappeler que j’ai besoin du monde, mais que dans son infinité l’univers n’a jamais eu besoin de nous. Je dois et je le veux, me rappeler en permanence que ma vie n’a jamais été nécessaire à qui que ce soit et qu’elle est un cadeau bénéfique pour moi, et qu’en plus de ça… Je pourrais avoir l’immense privilège, le plus grand qui soit pour un être humain ; d’avoir une vie qui soit nécessaire à celle d’une autre personne.
J’ai besoin d’être un caillou, un
enfant dans une couverture, pour me souvenir que je suis tout et rien à la
fois. Ce paradoxe d’être « immensément petit ».

