dimanche 26 août 2018
Chapitre 699 - Je ne sais plus quoi vous dire
Fond de table en fin de soirée, l'été tire sa révérence avec la fougue d'un enfant de huit ans, et la maladresse d'une collégienne dévoilant ses sentiments, c'est un départ marqué, une chaleur qui disparaît pour un accueil en bonne forme du froid qui se glissera dans nos draps. La discussion des personnes tourne autour de la vie sentimentale de chacun, c'est comme ça en fin de soirée c'est toujours comme ça. Les sentiments qui déferlent et qui glissent sur des torrents d'alcool rendant les propos très franc mais si peu compréhensible, on les mixent aux remords et au goût si spécifique du regret.
"Et à quoi tu es sensible toi."
La tête en arrière sur le canapé je voyais le monde à l'envers, il avait étrangement plus de sens dans cet ordre là. J'ai pas jugé bon de relever ma tête pour répondre.
"Sensible à quoi ?"
J'entends le verre qui se pose sur la table;
"Je ne sais pas, quelque chose qui te rend sensible, tu n'as pas l'air de beaucoup parler, ni même d'aimer ça. Tu te forces aux interactions."
Je fais un signe de la main comme pour dégager une fumée invisible devant ma pauvre petite gueule;
"Putain mais vous me suivez n'importe où, trop peu sensible, pas sociable, pas communicatif. Vous faites une fixette sur les gens comme moi, et je fais une fixette sur les gens comme vous, je ne suis pas une statue juste j'aime fermer ma gueule et j'aime quand on ferme sa gueule."
Silence lourd et gêné.
"T'es à cran pour une fin de soirée."
"Putain que non, je suis tranquille en train de détendre et ça vient m'éclabousser de merde. Imagine toi dans ton jardin, plein soleil en train de te reposer et soudainement on t'emmerde de questions. Tu réagis comment ? Quand quelqu'un te parle du travail pendant que tu te reposes tu réagis comment ?"
"On parle pas de travail."
"C'est un travail de vous supporter."
"Et un enfer d'essayer de te parler."
Une seconde période de silence entre en scène, quelques quart d'heures qui me donnent un ressenti de cinq minutes.
"Aux moments d'hésitations, aux scènes d'au revoir qui sont peut être des adieux déguisés, aux regards qui.. Se supplient de rester, de chercher du temps en plus, aux lèvres qui se serrent et aux cœurs qui pleurs dans le vide. Les voix qui déraillent sur les quais d'une gare ou d'un port, dans le terminal d'un aéroport ou devant la porte d'un taxi, d'un ascenseur qui se ferme. Dans des périodes courtes d'intensités qui nous implorent de les vivres. A ce moment où l'essentiel, l'important prend sa place. A ces endroits où tout devrait être dit et où la tristesse a une place si accablante sur le canapé qu'elle s'étend et poing sur la joue tend l'oreille pour entendre ce qu'il s'y passe. Au coeur qui se brise, a ce sang qui à ce moment dans nos veines chauffe."
"T'es sensible à ça ? C'est des instants durs; qui n'arrivent pas souvent."
"Les tentatives de vies, les émotions fortes, ça me rend instable. Je fonds, je deviens sensible à l'extrême."
"Les tentatives de vies ?"
"Les instants manqués, les regards qui se croisent, les sourires qui s'échangent. Les rapports humain."
"C'est pourtant commun.."
"On a pas vécu les mêmes drames."
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