On se tait , on n'en parle pas , on tente de ne pas y penser et pourtant c'est trop dur , alors on se concentre sur ce que l'on peut contrôler , sur ce que l'on peut empêcher , on le sort de nos sujet de discussion , on évite d'utiliser des mots , des expressions qui nous renvoie à lui . On se rend compte que ce n'est pas facile , qu'on doit bannir pas mal de mot , pas mal d'expression . Il faut éviter les sujets trop attachant , on interdit les personnes autour de nous en parler , de prononcer son nom , ou une simple évocation , rien ne doit paraître sur le tableau que l'on veut montrer aux gens. Surtout à nous. Pour les soirs de déprime violente et spontanée qui nous assassine sans le moindre remord , pouvoir se dire que tout va bien que ce n'est pas grave , regarder le tableau que l'on construit pour faire face , pour se persuader que ce n'est pas important , que tout va bien , qu'on va y arriver .. Qu'il ne faut sous aucun prétexte lâcher la pression. On s'interdit de vouloir y penser , on s'interdit d'en pleurer , d'en souffrir. Tout les moyens sont bons pour ne pas penser à lui. Le simple fait d'y penser est c'est terminer. C'est fini , le tableau s'effondrera et avec lui toute les illusions et ses nuits à pleurer en espérant que cela cesse. Et on ne veut pas ça. On ne veut pas que tout nos efforts , toutes ses choses qu'on s'est interdites , tout ses choses que l'on a banni de notre vie , puisque trop dangereuse , elles étaient comme des bombes qui n'attendaient que notre innattention pour exploser , on refuse , on refuse de les remettres en causes , on refuse d'être faible. De pouvoir se faire renverser par un souvenir , de se mettre à parler par un regard , de s'éffondrer sous le poids d'un manque. On se met sur la défensive , mais avec le sourire s'il vous plaît. Le sourire du décor , celui qui cache les débris et les traces de larmes encore fraîche de notre visage. Pour ne pas attirer l'attention , l'attention du sujet , de la personne , de son nom. On prie .. Et quand cette étape est passée .. Que nous réussissons à sceller ce tableau , et à faire croire en ce décor , il nous reste à y croire.. Nous .. De toute nos forces , se persuader que c'est comme ça et pas autrement . Qu'il n'y a pas a discuter , pas a y penser, non.. Surtout pas y penser... Notre pire ennemie à ce moment devient : La réalité.
Il faut la fuir , on ne peut pas accepter son intégralité , car accepter son intégralité c'est l'accepter lui. On peut tout supporter , mais pas son regard , pas sa voix .. Pas les choses qui nous ramène à lui. Enfin .. On réussit , on arrive un peu mieux à vivre , du moins survivre. Et pourtant un jour , un soir , un après-midi ou dans un moment de rire avec des amis , sa nous prend .. Comme ça d'un coup. Une tristesse immense , un choc , un arrêt sur le monde. Alors que tout se passait bien , que le second cocktail ou la réplique d'un ami intervenait.. nous sommes pris d'une envie , d'une envie de l'aimer , de le voir. On remet tout au second plan , plus rien ne nous intéresses . La voix de nos amis pourtant si proche nous devient de moins discernable , on part.. Les souvenirs nous agrippent , ils nous kidnappent , direction le coeur et ses sentiments que nous avons trop longtemps rejeter.. Vite , il faut se rattacher à quelque chose , vite avant de flancher . On trouve un moyen , une tape sur l'épaule ou un rire qui nous rappelle que nous sommes avec nos amis , n'importe , peu importe tant qu'on trouve un moyen de revenir. Malgré ça on ne veut plus discuter , on ne veut plus rire. Il faut s'empêcher de penser , pourvus que quelqu'un vous envoie un sms , pourvu qu'un de vos amis vous dise qu'il faut partir , pourvu que quelqu'un fasse quelque chose.. Vous êtes en train de tomber devant les autres , mais personne ne s'en rend compte... Et soudainement alors que vous alliez tomber la tête la première , que votre coeur lui allait bondir hors de vous , que vos mains tremblant de tristesse cherchaient où s'accrocher... Tout disparaît ; tout redeviens normal , l'impression , le choc .. Il avait fuit .
D'un coup , très rapide , vous vous retrouvez là , avec vos amis , à rire et à discuter de tout , comme si rien ne s'était passer . Personne ne s'en est rendu compte , personne n'a vu votre descente aux enfers , personne n'a vu les dégâts qu'a fait cette bombe à l'intérieur de vous. Le tableau est encore propre , pas de trace , pas de craie en trop. Le décor est encore debout , mais vous à moitié à genoux. Alors dans une douleur silencieuse , on se relève doucement. Avec la certitude que cette bombe n'est que le début d'une centaine d'autre.
Une de ses bombes , vous éclatera au visage quand vous serait seul , dans votre lit , préparer à dormir , peluche , doudou , téléphone , oreiller à la main . Elle vous pressera le coeur , si fort .. Une main glacé qui vous coupera la respiration , vous paralysant , remontant le long de votre gorge..
Cette bombe , en provenance de la vérité vous arrivera , comme une grande claque dans la gueule. Un message , une morale , appeler ça comme vous voulez , mais préparez-vous y ; elle explosera votre tableau et vous vous rendrez soudain compte d'une chose .. Qu'importe vos mensonges , qu'importe vos illusions , qu'importe votre volonté :
Vous n'avez pas et n'aurez jamais le contrôle sur votre coeur , et il vous rappellera à chaque fois, qui vous êtes réellement autant de fois qu'il jugera nécessaire de le faire. Ses chocs ? Se sont des émotions . Vos émotions. Qui se lient à des souvenirs. Qui vous rappelles une chose , qui maintenant est insupportable , incroyable , impossible , et qui est pourtant vrai , qui se cache derrière le tableau , derrière les sentiments , derrière la nostalgie des souvenirs , derrière votre sourire , derrière votre décor , derrière ses illusions que vous avez voulu utilisées. Tous vos efforts réduit à néant , voilà le prix à payer quand vous voulez vous mentir à vous-même tout en sachant la vérité que vous ne voulez pas accepter ..
Vous vous retrouvez face un mur , infranchissable , indestructible , fait de vos sentiments les plus pures , et les plus sincères. Entièrement blanche , planté là au mileu de votre coeur , où aucun mensonge , aucune illusion ne marche. Dessus, est inscrit en lettres capitales gravées cette monstrueuse vérité que vous fuyez :
Tu l'aimes encore.

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