samedi 29 août 2015

Chapitre 609 - Un milliard . Vous avez dit un milliard ?



Nous étions assis sur nos chaises à écouter la professeur qui nous faisait le cours sur les connaissances à avoir en droit des biens. Le droit qui s'attache aux biens matériels, comme les meubles par exemple. Nous l'écoutions et au fur et à mesure de l'explication et de la compréhension de ce droit, nous nous posions diverses questions. Au fil des connaissances acquises est arrivé, ce qui devait arrivé. C'est-à-dire, la valeur d'une chose matérielle face à l'importance sentimentale que nous pouvons lui donner.

La professeur ainsi a prit un exemple personnel pour illustrer la logique :

" J'ai par exemple, dans mon cas, un mouchoir qui vient de mon arrière grande-mère. Et même si il n'a aucune valeur pécuniaire, c'est-à-dire monétaire, qu'il ne vaut rien. Il représente à mes yeux bien plus qu'une somme d'argent. "

Intrigué, et un brin curieux, je lui ai donc demandé si ce qu'elle pensait était vrai. Car comment peut-on dans notre monde encore aujourd'hui prôné une valeur sentimentale à un objet ? Nous qui vivons dans une société de surconsommation, ou nous gâchons, abusons, et détruisons les ressources qui nous sont offertes. Comment peut-t-on dans un élan hypocrite dire que des choses ne se monnaie pas. Comment peut-t-on le faire ? Quand nous savons aujourd'hui que si un contient comme l'Afrique n'a pas l'eau courante partout, ni de point d'eau potable dans certaines régions, ni même de confort de vie comme nous occidentaux avons.. Comment peut-on se permettre de dire qu'une chose n'est pas achetable.. Alors qu'ici.. Nous marchandons la vie.. Nous l'évaluons..

Quand nous nous demandons si nous avons réussi notre vie.. Pensons-nous au fait d'avoir trouvé des personnes loyales auprès de qui nous pouvons nous entouré ? Pensons-nous à notre famille unie ? Pensons-nous immédiatement au plaisir que cela puisse paraitre d'être aimé et de pouvoir aimé en retour ? De pouvoir vivre de ce que l'on veut ... Nous pensons à notre salaire, notre compte en banque. Notre voiture, notre nouvelle montre. Nos nouveaux habits.. Notre nouveau cellulaire .. Et puis au final peut être au fait de s'être lié à une autre personne.. Nous réponds à cette question.. si nous avons réussi notre vie.. Comme si nous nous demandions si nous avons réussi dans cette société.. Nous l'entendons de cette manière, non plus la vie en tant que telle. Mais la vie "en" société.. Par ses facteurs, et ses caractères propres. Nous nous comparons aux rangs sociaux. Nous comparons nos biens matériels. Se comparer, pour se rassurer ou s'effrayer.. Nous ne vivons plus à travers la société, mais la société vit à travers nous.

Elle nous a dévoré nos valeurs, dérobés nos principes aux noms des choses qu'elle prône. L'argent, les biens, et le superficiel . A tel point que nous nous perdons dans des choses sans importances, nous faisons dépérir notre esprit, agonisé nos âmes. Nous ne lisons plus de littérature, mais des "livres". Pour toutes ses raisons.. Pour tout cela, j'ai le désir profond de gagner énormément d'argent. Enormément, tellement.. Tellement que cette machine infernale n'atteindra jamais les gens que je désire protégé. Je veux être assez riche pour empêcher ceux qui m'entourent de sombrer dans la folie de la société que nos générations ont batis. Je veux les enlever, les arracher à toute cette superficie, je veux qu'ils puissent réapprendre des valeurs, comme le pardon, la reconnaissance, la loyauté.. Et ne plus resté dans le superficiel, dans l'extravagant, et l'originalité. Car oui l'originalité de notre société ne l'a jamais été.. Etre original ici, c'est attiré l'attention. Etre original ici, c'est dire non quand tout le monde dit oui simplement pour heurter les sensibilités d'autrui.. Il n'y a rien d'original là-dedans. Notre société confond originalité et différence. Notre société nous confond les uns les autres; nous entassent. Nous réduit.. Nous.. Nous.. Nous nous sommes crées une propre prison dans laquelle nous nous entassons à mourir. Comme les nazis l'avaient fait avec moins de cruauté.

Nous gaspillons notre soif de connaissance dans des taxes, nous gaspillons notre envie de vivre dans des téléphones. Nous gaspillons notre joie dans des vêtements. Nous gaspillons ce que nous pouvons détruire de nous même dans tout ce que la société peut faire briller pour que nous le voulions. A la manière d'un insecte de nuit attiré par la lumière. Nous consommons cette lumière et nous brûlons.. Ou seront les millions quand nous serons mort ? Qui pleura notre disparition ? Surement pas les liasses d'euros, de dollar, de yens..

Je veux être assez riche pour empêcher la société de détruire les gens que j'aime. De les soumettre au degré zéro de leur humanité. Je veux être si riche que je mettrai à l'abris les principes et les valeurs que je prône avant tout. Je veux prouver que même en étant milliardaire, l'on peut pleurer, être triste, et que des milliards ne remplaceront jamais l'être perdue. Jamais une rupture amoureuse. Une dispute qui se fini sur de l'ignorance. Je veux que les gens se rendent compte que quand tout va mal, l'argent, les choses matérielles ne peuvent rien. Je veux être riche, pour prouver la pauvreté de soi-même. Je veux que l'on comprenne que réussir sa vie ça n'est pas avoir une montre à dix mille dollars. Ou un appartement à huit cent mètres carrés.. 

J'ai beaucoup de violence pour cette société. Mais davantage encore pour nous. Nous qui l'avons crée. Nous qui l'alimentons. Nous, nous.. Encore nous qui acceptons de voir des gens mourir. Nous acceptons dans ce monde que des gens meurt.. On accepte cela, et l'on change de chaine. La mort fait partie de la vie bien sûr.. Mais elle est devenue basique. Basique. Vous rendez-vous compte de ce que je vous écris ? Nous vivons dans un monde où la mort d'autrui est.. anodin. Perdre quelqu'un n'a rien d'anodin. C'est une existence qui s'arrête. Un monde qui s'achève. Un être qui disparait.. Quelle.. C.. Comment .. Comment pouvons-nous être aussi cruel. Comment faites-vous donc pour ne pas avoir d'humanité ? .. Vous fondez devant un chat sur youtube, mais vous n'êtes pas choqué d'un enfant abattu dans une rue de Gaza , touché par une balle perdue ?.. Vous.. Mais vous vous rendez compte.. Vous comprenez ce que je tente de vous faire comprendre ? Vous comprenez dans quel monde vous vivez.. Vous comprenez ce que vous faite, quand vous décider d'ignorer la mort d'un être, de simplement vous dire "tant pis.." .

Vous avez envie que l'on dise de vous, une fois mort "tant pis" ? Vous avez envie que vos parents disent tant pis ? Vous avez envie que les gens que vous aimez disent "tant pis". Réfléchissez à ce que vous dites.. Chaque jour, le monde, les ténèbres nous mettent à l'épreuve et nous vole de plus en plus notre sensibilité, notre humanité, notre chaleur.. Pour nous faire sombrer dans la froideur morbide et monstrueuse.. Réfléchissez je vous en prie.. Vous n'avez pas idée d'à quel point, les ténèbres sont en train de gagner.. Et je ne parle pas des ténèbres sous le lit d'un enfant.. Nos mains n'ont peut être pas de sang.. Mais vous êtes aussi sale d'accepter la mort de quelqu'un, d'y être insensible.. Que celui qui l'a tué.

" Vous pensez ce que vous êtes en train de dire madame ? "

" Oui bien sûr, pour moi ce mouchoir a plus de valeur que n'importe quoi d'autre. "

" 20 000 euros par exemple, cela a plus de valeur que 20 000 euros ? "

" Je viens de vous dire que oui. "

" Un mouchoir a plus de valeur qu'une voiture pour vous ? "

" Ca n'est pas juste ça c'est, les sentiments qui sont attachés là chose en tant que tel dépasse la valeur monétaire que nous pouvons lui offrir. "

" D'accord, si je vous en proposais pour un milliard d'euro ? "

" Je dirai non. "

" Vous dites ça, car de une, vous êtes totalement incapable comme nous tous réuni dans cette pièce de savoir exactement ce que cela représente car nous ne vivons pas dans le monde de la finance ni même dans l'extravagance d'une somme qui dépasse les richesses de production d'un pays en un an. Nous sommes incapables de comprendre totalement ce que représente une somme qui peut s'étendre sur une dizaine de génération. Et enfin mais surtout, parce que vous êtes intimement persuadé que je ne dispose pas d'un milliard d'euro à dépensé puisque je suis un élève et que je me tiens face à vous. Mais je vous le demande, cette fois-ci en mettant de côté ces deux choses. Partons du principe que vous réaliser ce que représente un milliard d'euro. Accepteriez-vous de vendre votre mouchoir ? "

" Toujours pas. "

" Ca c'est parce que vous n'arrivez pas à vous défaire de votre idée, et que vous ne pouvez pas visualiser ce que représente un milliard encore une fois. Et c'est normal c'est humain, moi même je ne le peux pas. Il n'y a pas de limite à l'imagination, mais nous avons des limites sur ce que nous sommes capable d'imaginer nous en tant que tel. "

" Je ne pourrai pas de toute façon car c'est l'une des seules choses qui me relie à mon arrière grande mère, et ma grand-mère à ma mère. "

" Vous savez, je vais vous dire madame. Si nos parents sont les êtres parfaits que nous pensons et dont nous décrivons sans cesse les traits. Je vous le dis, votre arrière grand mère encore en vie, vous insulterait de ne pas vendre ce mouchoir. Parce qu'avec un milliard on fait plus que d'avoir une belle maison madame. Avec un milliard on fait plus qu'avec une belle voiture, et les meilleurs habits. Ca c'est bon pour les petits millionnaires. Avec un milliard madame, on change le monde, on peut insuffler des idées, et on peut , sauver des vies. Et n'importe quel parent souhaite que son enfant soit bien, protégé, nourri. Vous avez l'impression que si vous vendiez ce mouchoir vous perdriez le lien qui vous unie à votre famille. Mais en réalité avec cette somme là, vous la prolongeriez et la protégeriez pendant des décennies. Vous auriez l'impression que votre arrière grand mère tomberez dans l'oubli ? Comment pourriez-vous dans votre famille oublié la personne qui jadis, avec un morceau de tissu a réussi à protéger et mettre à l'abri des milliers de vies qui sait ? Vous ne feriez pas un sacrifice mais un don. Mais ça vous ne pouvez le faire. Car vous préféreriez garder vos souvenirs et vos sentiments pour vous seul, plutôt que de les utiliser pour faire quelque chose de bien. "

" Je vais vous demander de sortir immédiatement de la salle. "

" Ne vous en faite pas je n'ai pas besoin de vous pour savoir qu'après ce discours j'ai le droit d'aller me faire foutre pour être bien vu et avoir de bonne note. "

" Je ne vendrai pas ce mouchoir. "

" Ca c'est parce que vous êtes persuadé que je n'ai pas un milliard. "



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