jeudi 30 novembre 2017

Chapitre 682 - Novembre






La douceur de ces réveils. D’un ton apaisant et bienveillant, dans une couverture encore chaude et épaisse embrassant l’ensemble de mon corps. Seul quelques faisceaux lumineux passent aux travers de la vitre dont les volets font garde au corps. L’air frais et sec s’échappe de l’ouverture de l’une d’entres elles, se glisse à la manière d’un voleur, d’un coureur de jupon sous la couverture, entre mes jambes, mes cuisses et finalement s’essouffle comme un coureur après une course de fond sur mon torse. Ni bruit, ni voiture, ni même quelques paroles, seul le vent comme bruit de fond. Je perds de la chaleur au bénéfice d’une poussée sur les volets pour que se présente à moi ce matin d’hiver.
Un matin blanc, le brouillard habillant de sa superbe les premiers rayons lumineux, rendant le mystère blanc plus que délectable du regard, doux l’on pourrait le croire soyeux au toucher mais ça n’est que du brouillard. Un froid surplombant le trottoir, s’asseyant sur le banc comme pour attendre de disparaître une fois le soleil totalement étirée de son voyage à l’autre bout du globe. Une vie faite de calme et de glace, d’une beauté si silencieuse que mes yeux parcourait son corps à travers la vitre. De ces pavés jusqu’aux capots des voitures encore ronflantes la nuit.
Ce brouillard, cet habit qui va si bien à l’hiver comme une robe à une femme, un costume à un homme. Au chaud dans cette couverture, j’admirais le travail presque d’orfèvre de ce brouillard, qui avait ici et là, laissé sa trace de sa tumultueuse promenade, sur les vitres, sur l’herbe encore gelée, quelques plaques de verglas jonchants le sol, comme des empreintes foulants la neige.
Que tu es silencieux froid réchauffant mon coeur, dans la douceur de ton silence j’admire tes prouesses. Là où personne ne te voit ni te remarque tu oeuvres à ton formidable travail, rendant l’hiver plus consciencieux que jamais.

De la buée s’échappe de mes lèvres, mon souffle encore chaud, il n’est que très tôt, mais à toi, mon préféré je te le dis, maintenant que tu entames ta dernière journée avant de laissé d’autres prendre ta place et de t’attendre une année de plus, encore une fois en me languissant de toi : Que tu es beau, que tu es noble, Novembre mon amour.




dimanche 26 novembre 2017

Chapitre 681 - Temps imparti dépassé





Je ne t’en veux pas bien au contraire, en ayant accepté tout cela, je savais que la destination finale ne serait pas plaisante, et ne se ferait du moins pas sans quelques accros. J’ai accepté ce que j’étais dans tout ce que tu me disais et voulait bien me faire croire - peut être est-ce l’envie de te faire plaisir qui a dirigé tout ça - quoi qu’il en soit je t’ai cru différente sur bien des points et bien des choses, on ne devrait jamais croire le genre de personne auxquelles tu ressembles, et pourtant j’ai fais cette erreur en connaissance de cause parce qu’après tout le bénéfice du doute et le principe de seconde chance existe.

Plus qu’un simple jouet j’ai été l’amusement de tout un cirque dans lequel je me suis plu, la marionnette qui se sait bouger en soit. J’avais simplement oublié une chose essentielle, les fils, la marionnette ne bouge pas selon son gré, sa volonté mais bien celle d’une autre entité. J’ai cru bon de croire que rien ne changerait, après tout pourquoi croire l’inverse alors que je suis l’exemple même de ce qui est immuable, je hais le changement.

Je ne t’en veux pas, juste un peu à moi-même de toujours faire la même erreur, de croire qu’en tout point les gens que nous rencontrons sont différents même si des similitudes subsistes, je ne pourrais je pense remettre ça en cause parce que nous sommes à notre manière tous différent, nous ne sommes pas les mêmes personnes mais le même genre de personne est cette différence reste fondamentale dans le rapport aux autres.

Je te dois bien des choses que je tâcherai avec le temps de te rendre parce que tu me fus autant bénéfique que j’ai pu l’être à mon tour pour toi. En attendant cette unique certitude d’une fin brutale, je te demande avec toute la compassion et les années qui ont suivis notre rencontre de bien vouloir cesser d’exister à mes yeux. Je ne veux plus rien savoir de toi, du fait que tu respires ou que tu puisses sourires, l’idée de me sentir sali n’est pas très lointaine mais par respect pour ce que je pense de tout cela, je garderai une image de toi fidèle à la personne que j’ai pu voir. Ton existence confirme aujourd’hui que tu ne seras pas dans mon avenir et que tu te renforceras dans un passé où ta vie sera bannie à mes yeux. Ne voit pas ça comme de l’ignorance ou une sorte de punition, nous, du moins, je suis loin de tout ça, tu fais tes choix et je fais les miens.

La première fois c’était une erreur, la seconde était un choix qui en définitive s’est avéré être exactement ce qu’il devait être, au nom de tout ça et de toutes les autres histoires, je tâcherai un jour de palier à cette irritante envie de voir l’histoire se répéter en croyant qu’elle finira autrement, l’espoir fait beaucoup de chose, toi qui en vit beaucoup le sais bien mieux que moi.

Rien de tout ça n’était différent au précédent, il y avait une envie, une promesse, des paroles, et des intérêts qui avec le temps, dans sa plus grande beauté a su balayé. Les choses sont éphémères surtout quand cela concerne les personnes. Je te souhaite d’avoir la vie que tu as envie d’avoir et que tu reçoives ce que tu mérites, en attendant que je puisse venir à toi, te rendre ce que tu m’as donné, tout s’efface de manière aujourd’hui démoniaque. Puisse-tu exister dans la mémoire des autres mais dorénavant plus jamais la mienne.

Finalement rien n’a jamais changé, il y a toujours un joueur et un jouet.



lundi 20 novembre 2017

Chapitre 680 - Magistral







C’est en vivant en permanence dans l’ombre que l’on reconnaît la force de la lumière. C’est en se privant de chaleur, que la moindre flamme nous paraît être un incendie, on ne combat pas le feu par le feu, on ne prends pas conscience d’être heureux quand nous le sommes, seulement quand ça s’arrête à la manière d’un spectacle dont les rideaux tombent à vos pieds, la scène se vide, les lumières unes à unes s’éteignent et vous prenez conscience que ce que vous voyez devant vous s’arrête. C’est de même pour la joie, elle n’est que passagère dans le coeur des gens, ce qui donne toute sa saveur à la joie c’est la tristesse que l’on ressent avant son apparition. L’ampleur d’une réussite se mesure à toutes les fois où vous avez dû souffrir et échouer pour l’obtenir, une réussite n’est pas simplement une réussite, elle est un franc succès quand elle correspond à une multitudes d’échecs qui brique par brique se construit.

Les vanités me sont tout spécialement attractive, elles répondent avec une aisance et une beauté magistrale à cette règle du « souvient toi que tu vas mourrir » ou que tu es déjà mort. La règle du temporaire portée à son paroxysme par la beauté de la peinture qui perdure et qui dessine à travers le temps la volonté du maître rongée par cette vérité effroyable de savoir que nous sommes déjà mort et que seconde après seconde nous cessons déjà d’exister. Je doute humblement, que ceux qui ont toujours exister auprès d’un feu en permanence ou face à la chaleur de la lumière connaissent tout le mérite et l’importance qu’il y en a, à tirer. Nous ne chérissons jamais plus fort les êtres que nous aimons qu’une fois effacés.



dimanche 19 novembre 2017

Chapitre 679 - Aisance d'une âme





L’hiver au bahamas doit être somptueux, j’imagine un 32°C sur une plage au sable blanc, fin et soyeux, une mer plus bleutée qu’un saphir taillée de chez Cartier. Un vent exotique à la limite d’une caresse, un air de monoï et pourquoi pas une tequila sunrise avec l’emblématique parasol trempé dans le verre. Il en faudrait presque peu pour se sentir à l’aise en vacance, les vacances ne sont pas mon fort. Je fais partie de ces personnes qui par obligation je dois l’avouer, n’apprécie que rarement les vacances, non pas que je n’ai pas de destinations rêvées, à quelques exceptions près encore une fois, j’ai juste la nécessité de faire de ma vie, une vie où je n’aurais pas besoin d’aller en vacance, non pas que j’aurais nécessairement l’imprudence de faire de ma vie un havre de vacance, uniquement les vacances ont pour but de mettre notre vie en pause le temps d’un repos, d’une mise au point et c’est sur ce point que je ne n’accepte pas le sens même des vacances. Mettre notre vie en pause est une idée affreuse, au même titre que d’éviter les problèmes, le concept selon lequel prendre de la distance pour sauter plus haut est ridicule, car il ne marche que dans des circonstances favorables. Inutile et surtout impossible de prendre de l’élan quand on est dos au mur.

Le voyage se fait avant tout dans la tête, c’est l’esprit qui vogue et non le corps, c’est l’idée qui germe et non la beauté du paysage. C’est l’idée de la grandeur du monde qui nous pousse à vouloir nous déplacer mais que devrait-on dire de l’univers dans ce cas ? On ne part pas en vacance parce qu’on a envie de voyager, mais parce qu’avant tout on suffoque de l’oppression de notre vie active. Les fleurs du mal ? Ça vous dit quelque chose ?