Souvent, très souvent… Trop
souvent je me disais à chaque déception amoureuse qui filait au gré du temps
sur mon coeur comme on passe ses étés à flâner au soleil qu’un jour je
trouverais moi aussi ma seconde partie, celle qui me complète. Le temps continuait
de filer et mes expériences se faisaient toujours plus nombreuses mais jamais
finalement avec cette étincelle. Finalement étais-ce moi le problème peut-être
ne suis-je pas fait pour être aimé ou simplement alors que la manière de
m’aimer ne m’est pas sensible au point qu’elle m’est indispensable ? Vous savez
on se retourne très vite la question, d’abord dans un soucis d’égo on se dit
toujours que c’est d’abord les autres les fautifs avant nous-mêmes, et c’est ce
que je faisais, à chaque déception je me disais que ça n’était pas la bonne
personne, et en continuant ses échecs sentimentaux on fini par se demander si -
ça m’a percuté comme ça pendant une nuit d’insomnie comme j’en ai l’habitude -
le problème n’était pas les autres mais moi ? C’était peut-être la bonne
personne et qu’en vérité c’était moi la mauvaise.
Un peu comme cette histoire,
vous savez, si vous savez, du moins vous allez le savoir, dans certaines
légendes et dans des idées parfois saugrenues on part d’un dogme disant que
nous avons notre côté bon et notre côté maléfique en ce monde, et qu’une fois
les deux rejoints cela crée l’harmonie qui dans les pays orientaux est
représentée par le « Ying-Yang » car la mauvaise partie complète la
bonne, et la bonne complète la mauvaise afin que les deux puissent permettre un
équilibre dans l’existence de l’individu qui complète ces deux parties.
Imaginer un instant que pendant cette recherche vous partiez du principe que
vous êtes quelqu’un de bon, et que vous recherchez alors votre double
maléfique. Imaginer encore des mois plus tard, des années plus tard vous tombez
dessus. Et la chose effrayante, est que la personne que vous avez en face de
vous est votre double bon… Ce qui sous-entend que pendant tout ce temps vous
étiez le mauvais côté. Ce choc qu’on pourrait s’imaginer je l’ai interprété
comme ça pour mon cas, je disais de mes déceptions qu’elles ne m’étaient pas
dues et qu’un jour je trouverais la partie manquante à l’équation sentimentale
que je suis, sauf qu’en interprétant ainsi l’idée on peut se dire aisément que
même avec la bonne partie je ne serais pas la bonne personne.
Je suis ce genre de personne
alors, les boiteux sentimentaux, les handicapés du coeur, les laxistes de
l’amour ceux pour qui aimer correctement est quelque chose de trop vague de
trop incompréhensible. Je suis de ceux qui regardent les couples dans la rue
qui s’enlacent et s’embrassent devant des vitrines, ou sur le quai attendant le
métro mais étant moi-même incapable de garder la présence de quelqu’un à mes
côtés. Je suis de ceux qui veulent être à leurs places mais qui n’y arrive
jamais vraiment parce que je me fais défaut. Je suis peut-être tout simplement
trop dur à aimer parce que j’en attends beaucoup trop. 
Si au début cela peut paraître
atroce, je préfère rassurer, je l’accepte plutôt bien avec le temps. J’accepte
de devoir comprendre que la personne qui me fait ressentir des choses si
spéciale et si chère ne puisse pas ou n’ait tout simplement pas envie de me
rendre heureux. On ne peut pas tout avoir, être aimé comme on le souhaite c’est
le top, mais ce qui se passe dans ma vie sentimentale, me permet de comprendre
que ce qui compte vraiment, c’est la manière dont la personne que vous aimez
vous aimes. Il n’y a pas pire qu’un acte manqué, que des mois, des années plus tard
vous réalisez à quel point vous représentiez beaucoup pour elle par des éclairs
de génies vous donnant la réponse au sens qu’il fallait donner à son dernier
geste. Trop dur à aimer et plutôt simple à laisser.

 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire