C’est en vivant en permanence
dans l’ombre que l’on reconnaît la force de la lumière. C’est en se privant de
chaleur, que la moindre flamme nous paraît être un incendie, on ne combat pas
le feu par le feu, on ne prends pas conscience d’être heureux quand nous le
sommes, seulement quand ça s’arrête à la manière d’un spectacle dont les
rideaux tombent à vos pieds, la scène se vide, les lumières unes à unes
s’éteignent et vous prenez conscience que ce que vous voyez devant vous
s’arrête. C’est de même pour la joie, elle n’est que passagère dans le coeur
des gens, ce qui donne toute sa saveur à la joie c’est la tristesse que l’on
ressent avant son apparition. L’ampleur d’une réussite se mesure à toutes les
fois où vous avez dû souffrir et échouer pour l’obtenir, une réussite n’est pas
simplement une réussite, elle est un franc succès quand elle correspond à une
multitudes d’échecs qui brique par brique se construit.
Les vanités me sont tout
spécialement attractive, elles répondent avec une aisance et une beauté magistrale
à cette règle du « souvient toi que tu vas mourrir » ou que tu es
déjà mort. La règle du temporaire portée à son paroxysme par la beauté de la
peinture qui perdure et qui dessine à travers le temps la volonté du maître
rongée par cette vérité effroyable de savoir que nous sommes déjà mort et que
seconde après seconde nous cessons déjà d’exister. Je doute humblement, que
ceux qui ont toujours exister auprès d’un feu en permanence ou face à la
chaleur de la lumière connaissent tout le mérite et l’importance qu’il y en a,
à tirer. Nous ne chérissons jamais plus fort les êtres que nous aimons qu’une
fois effacés.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire