mercredi 19 avril 2017

Chapitre 663 - Ravage








Et à cet instant je coulais, je sombrais sous des flots innombrables d’obstacles que la vie continuait sans interruption à m’envoyer. Plus j’avançais et plus mes pas étaient lourds, lourds dans l’effort à fournir pour en faire un après l’autre, mais aussi et surtout lourds dans le poids de leur conséquences. Ils pouvaient être la rédemption que j’ai toujours souhaité, celle qui salvatrice, m’offrirait la conscience tranquille de se dire que j’ai moi aussi le droit d’être heureux sans attendre la permission de quelqu’un. D’attendre intensément le signe d’une personne. Un passe unique qui me ferait prendre conscience que oui, j’ai le droit d’être heureux par moi-même et que le sens que je donne à la vie ne dépend que de moi, parce que c’est bête d’attendre quelqu’un pour agir.
Je pouvais devenir un rescapé d’une mer qui était à l’imagine interne de ce que je suis, une tempête en permanence ne distinguant ni bien ni mal, ou alors finir comme beaucoup d’entre nous, comme une enclume et sombrer profondément dans un cercle de confort à ne jamais franchir. A ne jamais devoir aller contredire ce qui était horrible, de « vivre » en choisissant toujours le plus simple; d’abandonner le combat pour toujours et qu’une fois baissés les bras ne se relèvent plus jamais sous le poids de la pression.

C’est si simple de les baisser, et si difficile de les tenir bien haut, mais que deviendrais-je si moi-même j’abandonne les rênes de mon existence ? Que je laisse cette tempête décider de ma vie. Que retiendrais-je de moi ?






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