Et à cet instant je coulais, je
sombrais sous des flots innombrables d’obstacles que la vie continuait sans
interruption à m’envoyer. Plus j’avançais et plus mes pas étaient lourds,
lourds dans l’effort à fournir pour en faire un après l’autre, mais aussi et
surtout lourds dans le poids de leur conséquences. Ils pouvaient être la
rédemption que j’ai toujours souhaité, celle qui salvatrice, m’offrirait la
conscience tranquille de se dire que j’ai moi aussi le droit d’être heureux
sans attendre la permission de quelqu’un. D’attendre intensément le signe d’une
personne. Un passe unique qui me ferait prendre conscience que oui, j’ai le
droit d’être heureux par moi-même et que le sens que je donne à la vie ne
dépend que de moi, parce que c’est bête d’attendre quelqu’un pour agir.
Je pouvais devenir un rescapé
d’une mer qui était à l’imagine interne de ce que je suis, une tempête en
permanence ne distinguant ni bien ni mal, ou alors finir comme beaucoup d’entre
nous, comme une enclume et sombrer profondément dans un cercle de confort à ne
jamais franchir. A ne jamais devoir aller contredire ce qui était horrible, de
« vivre » en choisissant toujours le plus simple; d’abandonner le
combat pour toujours et qu’une fois baissés les bras ne se relèvent plus jamais
sous le poids de la pression.
C’est si simple de les baisser,
et si difficile de les tenir bien haut, mais que deviendrais-je si moi-même
j’abandonne les rênes de mon existence ? Que je laisse cette tempête décider de
ma vie. Que retiendrais-je de moi ?

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