La douceur de ces réveils. D’un
ton apaisant et bienveillant, dans une couverture encore chaude et épaisse
embrassant l’ensemble de mon corps. Seul quelques faisceaux lumineux passent
aux travers de la vitre dont les volets font garde au corps. L’air frais et sec
s’échappe de l’ouverture de l’une d’entres elles, se glisse à la manière d’un
voleur, d’un coureur de jupon sous la couverture, entre mes jambes, mes cuisses
et finalement s’essouffle comme un coureur après une course de fond sur mon
torse. Ni bruit, ni voiture, ni même quelques paroles, seul le vent comme bruit
de fond. Je perds de la chaleur au bénéfice d’une poussée sur les volets pour
que se présente à moi ce matin d’hiver.
Un matin blanc, le brouillard
habillant de sa superbe les premiers rayons lumineux, rendant le mystère blanc
plus que délectable du regard, doux l’on pourrait le croire soyeux au toucher
mais ça n’est que du brouillard. Un froid surplombant le trottoir, s’asseyant
sur le banc comme pour attendre de disparaître une fois le soleil totalement
étirée de son voyage à l’autre bout du globe. Une vie faite de calme et de
glace, d’une beauté si silencieuse que mes yeux parcourait son corps à travers
la vitre. De ces pavés jusqu’aux capots des voitures encore ronflantes la nuit.
Ce brouillard, cet habit qui va
si bien à l’hiver comme une robe à une femme, un costume à un homme. Au chaud
dans cette couverture, j’admirais le travail presque d’orfèvre de ce
brouillard, qui avait ici et là, laissé sa trace de sa tumultueuse promenade,
sur les vitres, sur l’herbe encore gelée, quelques plaques de verglas jonchants
le sol, comme des empreintes foulants la neige.
Que tu es silencieux froid
réchauffant mon coeur, dans la douceur de ton silence j’admire tes prouesses.
Là où personne ne te voit ni te remarque tu oeuvres à ton formidable travail,
rendant l’hiver plus consciencieux que jamais.
De la buée s’échappe de mes
lèvres, mon souffle encore chaud, il n’est que très tôt, mais à toi, mon
préféré je te le dis, maintenant que tu entames ta dernière journée avant de
laissé d’autres prendre ta place et de t’attendre une année de plus, encore une
fois en me languissant de toi : Que tu es beau, que tu es noble, Novembre mon
amour.


