lundi 8 décembre 2014

Chapitre 576 - Ai-je envie de réussir ?







"Personne ne m'a prévenu que vouloir réussir sa vie était aussi difficile. Heureusement, sinon où serait le mérite ? Mais on ne pourra pas me retirer l'idée qu'une vie réussie commence avec plus de trois costumes, deux smokings, une Aventador, un hamburger et bien sûr un merveilleux panda roux. Par contre, je trouve ça très désobligeant, que personne ne m'ai dit que pour avoir un travail qui puisse permettre l'obtention de minimum 27 000€ par mois, j'allais en chier très, très, très, très, fortement. Aujourd'hui je me demande si j'y arriverai. Est-ce que ce sera le cas demain ? Je n'en sais rien, et c'est ça, la magie. Je ne sais pas comment demain sera."






Il m'avait écrit une lettre, un petit quelque chose, qu'il m'avait demandé de prendre. Je n'avais pas eu la force de lui dire, et encore moins de m'attendre à ce qu'il vienne me voir pour me donner cette lettre, sans arrière pensé ni même de discussion. J'aurai voulus lui refuser sa demande, lui prouvé que c'était moi qui était forte, qu'il ne comptait pas, que sa présence ou non ne changeait rien à ma vie. Que sa venue était aussi ordinaire que pouvait l'être le soleil qui se lève à chaque matin. Mais je n'ai pas réussi. Son visage, ses traits fins.. Je me voyais déjà ardemment dans ses bras, et je m'en voulais d'être moi-même prisonnière de ça. De moi. D'être incapable de lui en vouloir, parce que mon coeur décide de tout quand c'est lui. Mais je n'ai rien fait paraître du moins je l'ai espéré très fort.
Il me l'a donné avant de partir, partir continuer sa vie, je n'en savais pas plus, lui qui m'avait littéralement expulsé de son monde en tour de rien, pendant que moi, j'étais peinée et faiblarde dans mon coin à tenter de reconstitué les morceaux brisés. Mais ça personne ne l'a jamais su, je me suis bien gardée pour moi de le dire. Il fallait être forte, je voulais être forte, forte comme lui qui bousculait un oui ou un non, pour lui une conséquence n'était jamais la fin. Un résultat jamais quelque chose de fini. Il avait plus que de l'espoir. Il consolidait ce qu'on croyait. Il donnait une confiance importante aux gens qui avaient le plaisir de savoir qui il était. Après tout ce temps, après avoir fait mon deuil, enterré mes sentiments, accepté la réalité, sa décision, d'avoir passé ma douleur horrible seule, chaque soir sans en parler, sans vouloir me faire comprendre, je me sentais prête à lire sa lettre, et qui sait ? Même à la déchiré sans la lire. Je l'ai ouverte, parce que je suis curieuse, trop curieuse. Il me rend enfantine et très simple quand il s'agit de lui. J'ai peut être fait mon deuil, mais je n'en suis pas soignée. Il est ce qu'il est, et je crois bien que je dois assumer de lui avoir acceptée une partie de moi ; je dépliais alors lentement la lettre.

" La liras-tu ou ne la liras-tu peut être jamais. Je n'en sais rien, et je ne peux pas le savoir, à vrai dire cela ne me regarde pas, plus. Mais j'ai le sentiment de devoir te dire quelque chose. Tu es adorable, je dois l'avouer, quand tu fais semblant de ne pas être atteinte, avec tes doigts, fins et superbement dessinés qui s'emballaient rien qu'au fait de tenir ma lettre. Si tu te mets à la lire, elle tient à te remercier de ne pas l'avoir déchiré. Peut être que l'importance des mots t'aies dorénavant importante, même si ces mots viennent de moi. Je ne t'en aies pas voulu, le fait de m'être échappé, avoir disparu, n'avait rien avoir avec toi. Tu te demanderas alors pourquoi je ne t'aies pas donné de nouvelle, ni de raison. C'est simple, monstrueux, mais terriblement vrai. Ta vie, ton monde est bien mieux sans moi, et qu'importe ce qu'il s'est passé dans ma vie à ce moment, la tienne ne devait pas en être autant affectée. Alors oui, je t'ai brisé; oui je t'ai fais du mal. Un mal nécessaire, parce qu'aujourd'hui, je suis certain et peu importe où je peux être et ce que je fais, que tu es plus forte, plus engagée dans ce que tu fais. Que tu fais ce que tu aimes, et que tu aimes ce que tu fais davantage encore. Je pense que tu t'aies trouvé un but, une envie, un chemin à te faire, que tu n'es plus aussi instable et si peu confiante en toi. Je crois aujourd'hui que tu es devenue plus forte en ayant eu le sentiment de me perdre qu'en ayant continué avec moi quelque chose qui ne t'aurait que fragilisé sans raison. Tu es et va dans le sens de la vie, avec tes responsabilités et tes souhaits, tu es plus vivante qu'autrefois, et tu en viens à rêver, et vouloir davantage qu'avant. Mais tout ça tu as dû, le mérité, et tu l'as mérité. En souffrant atrocement, en te faisant souffrir, je t'ai appris.. Tu as appris par la douleur que les choses que l'on aiment laisse fleurir bien du temps après de très jolies fleurs qui décorent notre âme comme nulles autres choses ne peuvent le faire. Je ne t'ai pas aimé, pas un seul instant où nous étions ensemble. Parce que nous sommes comme ça, nous les hommes. Nous savons pas aimer l'instant présent. Nous ne pouvons aimer que quand nous avons perdu quelqu'un, quand il est trop tard. A ce moment là nous aimons. Tout comme toi tu m'as aimé d'une force qui m'a chamboulé et m'a rappelé les instants émotionnels sûrement les plus puissants de ma vie, je te le dis maintenant, parce qu'il est trop tard, et que rien ne pourra être comme avant, je t'ai laissé une partie de moi-même au plus profond de toi. Cette force d'aimé et de vouloir faire que le monde brille. Oui, je t'ai aimé. "



J'ai senti un profond choc en moi. Comme si quelque chose venait de s'éveillée, quelque chose de bouleversant pour moi. La tombe avait fleuri. Et je sentais quelque chose dans mes veines, quelque chose de doux et chaud.. Qui remontait jusqu'à mon coeur, je me sentais adoucis, libre et brûlante, une flamme. Douce et chaude, satisfaite de brûler calmement, apaisée. J'étais apaisée et cette sensation était divine. L'amour m'avait conquise, ma haine n'était plus. Ma rancoeur non plus. Je l'aimais dorénavant. Mais mon amour avait évolué. Evolué à un stade que je ne connaissais pas. Je venais de découvrir un stade où je pouvais l'aimer encore davantage que je n'aurai pu le faire. 
Et je l'ai accepté. J'accepte le fait, de savoir que quoi qu'il arrive, ce sera lui, de jour comme de nuit. Seule ou accompagnée, lui. Il aura placé la barre assez haute pour que ce soit le seul à pouvoir changer quelque chose. Je comprenais que j'étais faible face à lui. Faible dans tout ses actes; dans tout ce qu'il était. Mais je l'acceptais terriblement bien. 



Depuis je me sais dans l'attente de son retour; possible ou impossible, avec des figures de rêves ou comme quelque chose de réel. Je l'attend, mais sans hargne. Simplement avec beaucoup de douceur. Aujourd'hui je le sais, j'attend mon amour, j'attend de pouvoir l'embrasser et le serrer fort, assez fort dans mes bras. Pour que plus jamais il ne puisse partir. En attendant cet instant, je continuerai d'être forte. Mais.. Il avait réussi encore une fois, à me faire flancher.. Je le déteste tellement mon amour..

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