dimanche 14 juin 2015

Chapitre 597 - Je ne sais pas



Il se faisait tard, l'air devenait plus froid que léger. J'étais seul chez moi, la lumière du plafond allumée, je lisais un livre et j'eu l'envie soudainement de l'appeler, une envie, une nostalgie.
J'ai donc pris mon téléphone, j'ai composé les numéros que je connaissais alors encore par coeur.. Sentiment étrange.. Le numéro se compose. Il sonne.. J'entend alors sa voix.

" Tu me manques, je pense à nous quelquefois, à avant, à ce que nous étions tout les deux, nous, ensemble. "

Un long silence après ma phrase fit son entrée, elle ne me répondit pas directement, je sentais le poids de mon incompréhensible et excessive action..

" Tu ne le sais pas, mais, je suis heureuse avec lui aujourd'hui, vraiment.. Oublie-moi, et efface mon numéro s'il te plaît "..

J'entendais derrière une voix, surement la voix de son nouveau petit copain qui venait de m'éteindre, m'achever de mourir. "Qui est-ce mon amour ?" lui demandait-il, elle ne lui dit que ces quelques mots " Personne. " .. Le téléphone sonnait à présent dans le vide. Elle venait de raccrocher.

J'étais devenu personne, un être à fuir, qui n'existait plus dans son monde, son esprit, ses rêves, ses envies, je n'affichais plus son rire, je n'en étais ni l'auteur, ni la raison. Je n'étais personne. Quelqu'un avait su faire ce dont j'étais incapable ; la rendre heureuse. Je n'avais plus cette place. Quelqu'un me l'avait prise, il partageait le même lit, les mêmes draps, les mêmes rires, les mêmes regards. Les mots n'avaient plus de sens à cet instant, les gestes non plus. Le temps filait à travers ma tristesse.

Je me suis alors levé, j'ouvris mon frigo prenant une bouteille de vin rouge, versant ce vin dans deux coupes. Assis au rebord de table j'en mis un près d'une place, et l'autre devant moi, les deux demi rempli. J'allumais alors mon avant dernière clope, mon briquet ne marchait pas. Putain de briquet. Je pris le second dans ma poche. La deuxième tentative fut la bonne. Je pris une bouffée, et mon verre de vin dans ma main, j'approcha le premier verre du second, pour porter un toast.

Le son des deux verres l'un contre l'autre se fit entendre dans toute la cuisine, léger, mais présent, assez pour en modifier la trajectoire de la fumée de ma cigarette. J'ai levé une seconde fois mon verre : " A la tienne. " ai-je dis. Mais j'étais seul, irrémédiablement seul.


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