dimanche 18 novembre 2018

Chapitre 704 - Moi





Je le connais depuis plusieurs années, j'ai vu ce sourire se transformer au fil du temps en quelque chose de moins brut, moins authentique et davantage mécanique. Une sorte de tic social, quelque chose pour broder la fibre social avec autrui, fait du miroir de l'apparence sien. Je l'ai vu se renfermer au yeux de tous par ses sourires et la trahison de son regard qui plongeait dans le vide ne vivait pas les mêmes instants que nous. Dans les soirées à discuter ou à boire il échappait à la compréhension, pas en permanence et pas pour tout le monde c'est comme si c'était un désir violent qui le prenait dans sa chair d'être seul. On lui parlait et soudainement une main invisible le hissait ailleurs qu'ici, avec nous, dans ce monde. Il était happé ailleurs et aussi rapidement qu'il partait il revenait. Il ne prenait plus la peine de répondre aux questions quand il n'en avait pas envie, il les ignorait. C'était fait avec autant de facilité que s'en était blessant, les mots finissaient dans une poubelle qui exaspérait beaucoup de gens. Il avait comprit très vite que l'ignorance était la grande culture sociale. On ignore volontairement nos véritables envies, nos désirs inassouvis par peur, par crainte du jugement ou par lâcheté, on ignore tout ce qui dérange en croyant que cela rend le tout plus simple. Il avait très rapidement compris oui ça je le crois mais je ne sais pas quoi. Il avait intégrer les rites de la société plus rapidement que nous, nous la vivions. J'avais parfois l'impression qu'il m'échappait, du regard. Que je ne voyais qu'une surface de ce qu'il présentait et que finalement, si j'en découvrais toute la profondeur je finirai par m'y perdre. C'était quelqu'un de profond au sens littéral du terme, il attrapait par le regard. Il était sociable, assez pour sourire, rire et parler avec les gens, mais cette bête insidieuse vivait en lui en permanence, ses moments d'absences, de regards vides, d'indifférence et d'ignorance à l'égard des gens et phrases, il revêtait une cape sur laquelle glissaient des choses qui ne l'atteignaient pas. Ça le rendait profond, au sens littéral du terme, un pieds dans la flaque qui nous aspire à une quinzaine de mètre sous les fonds marins.

Cette bête ne faisait pas que vivre en lui, elle vivait avec lui. Je crois parfois qu'il n'était pas ici, qu'il voyait de ses yeux des choses qui pour nous en apparence nous semblait basique. Il regardait et parlait des sourires des gens, des gestes, de leur manières d'écrire. Il aimait le silence mais tentait de s'y dérober en parlant plus fort que les autres, en criant, en se gesticulant comme un athlète au chômage. Il faisait le cirque là où dans son esprit régnait le calme d'une bibliothèque. Il voulait tromper les apparences, je crois pour lui permettre d'être un peu plus tranquille quand il était lui-même. Il ne faisait pas ça pour plaire ni pour donner une image positive de lui.

J'ai pensé que nous étions son exutoire, son moment de relâchement, son souffle. Il n'en était rien, nous n'étions qu'une pièce de plus de la bête, qu'un instant de répit. Une sorte de pause ambiante faisant partie d'un grand tout, nous n'étions qu'une mise en abîme à ses yeux. Ses yeux, cachant une bête calme et loin d'ici, ailleurs. Il ne parlait jamais de lui, les moindres questions auxquelles nous pouvions avoir de véritables réponses venant de lui étaient rares, trop rares. Toujours vague, une fumée insaisissable et pourtant bien réelle devant nous. 

Un soir il m'avait dit, verre à la main qu'il en avait "assez vu", assez vu de quoi lui ai-je dis, il n'a su que me répondre de part sa grande signature un petit ricanement très peu audible dont l'esquisse se dessinait de manière si naturelle, il souriait vraiment. Ca me dépassait, il le savait et ne tentait pas de me l'expliquer. J'ai longtemps cru que c'est parce qu'il me pensait idiote aujourd'hui je crois qu'il était triste, triste que je ne puisse pas le comprendre sur l'instant où il avait voulu être vrai avec moi. Il en avait assez vu des gens, ça lui colle parfaitement. Il n'a pas toujours été comme ça, la transition s'est faite avec la même douceur qu'il a dans le regard et qui meurt dans les flammes d'une pulsion ardente dont lui seul avait le secret. 

Il se savait flamme, mais se préférait glace. Il était absent d'une pièce et la minute d'après pouvait en aspirer les moindres recoins, rendant l'air irrespirable de sa présence. Il n'était pas d'ici, il nous regardait d'une manière assez, je ne sais pas comment dire, non pas étrange, mais, il me donnait la sensation de voir plus qu'au travers de nous, de voir des choses que parfois nous ne remarquions pas.

Il vit avec une bête qu'il ne comprend pas lui-même, une part de lui qui parfois prend le dessus et d'autrefois le laisse respirer ou peut être bien est-ce de concert. L'essentiel avec lui était un claquement de doigt, on pouvait le croire narcissique, égocentrique, ou même lunatique alors qu'un fleuve tranquille se faisait en lui. Il surenchérissait toujours les émotions, j'estime aujourd'hui de toutes les rencontres que j'ai actuellement faite qu'il est de ceux qui géraient le mieux leurs émotions. Une intelligence émotionnelle hors du commun.

Que s'est-il passé, que s'est-il passé un jour dans sa vie pour que naisse une rupture pareille, entre lui et les autres. Qui avait fait sauté les ponts ? Il n'empêche qu'aujourd'hui quand je repense à lui et aux souvenirs que j'en ai, je ne peux me retenir d'être triste, parce qu'il me rappelle dans sa manière d'être et d'agir une vérité glaçante; qu'on soit dans le tunnel pour rejoindre la lumière ou que la lumière sombre pour laisser place à la froideur, la plupart des chemins que nous empruntons, nous les empruntons seul. Nous passions sûrement la plupart du temps à feindre la solitude là où lui était déjà en train de l'accepter à notre âge. 



samedi 17 novembre 2018

Chapitre 703 - Douce






Il y a des choses dans votre vie qui sont faites pour vous bouleverser de façon à ce que les prochaines choses qui vous arrivent ne soit plus du tout les mêmes, que l'impact soit si fort en votre être que le chemin imaginé par votre esprit devient tout autre. Un détonation si forte que vous vous sentez déjà changer à l'intérieur de vous-même, que vous vous y voyez avec toutes les différences que cela comporte. En langage courant l'on réfère cela à un traumatisme, en réalité ça n'est rien de moins qu'une déchirure de l'âme. Vous changez sans même le vouloir, parce que c'est ce que fait le temps, l'être que nous sommes est par définition effrayé par le changement et refuse toute chose qui pourrait amener au changement, c'est dans sa nature, il lui faut alors s'adapter à ce que l'évolution, l'amélioration signifie; un changement, qui parfois se fait drastiquement dans une situation donnée, dans un contexte qui n'est plus permissif contre sa volonté, l'être s'adapte et refuse alors d'accepter de voir la réalité, il n'est pas immuable, il n'est et ne sera jamais quelque chose d'équilibrée et de suffisamment solide pour tenir ses craintes en éveil loin de lui, une lame de fond qui transperce la poitrine ensanglanté de nostalgie interdite qui rappellerait alors à l'âme la douleur endurée pour devenir autre. Je l'assume aujourd'hui, je n'ai plus le choix, des années plus tard j'assume mon échec bien que conscient de la vaine fuite que je faisais, il est amer et difficile d'accepter cela, nous ne faisons pas que nous améliorer, nous changeons. Et nous changeons plus que nous ne nous améliorons, nous abandonnons des parties de nous-même l'on ne sait où dans l'attente d'en façonner de nouvelles. Mais que deviennent-elles, elles qui nous accompagne dans nos douleurs et dans nos joies, ne nous appartiennent-elles pas ? Si je ressens que mes bras, mes jambes sont à moi et font de moi l'être que je suis en sa totalité parce qu'elles sont une extension de mon corps , n'en est-il pas de même pour les sentiments et les émotions qui nous traversent et qui sait même pour le souvenir des gens que nous avons ? Que deviennent les choses que nous abandonnons dont personne ne sait rien et qui ne peuvent nous faire prendre conscience de l'abandon que nous faisons, nous tourner le dos à soi-même. Que faisons-nous d'une armure qui nous a tant accompagnée durant les batailles, de cette couverture qui nous à tant réchauffer durant des nuits glaciales d'incertitudes, de doutes et de déception. Que faisons-nous quand la lumière s'éteint par le jeu de notre main ?




jeudi 15 novembre 2018

Chapitre 702 - Arrogant








L'arrogance est ce goût amer que certains ont d'avoir l'amour propre touché en son coeur, il est la rage de ne pas accepter la réalité des capacités et de se bercer d'une illusion plus plaisante à tel point qu'il est indéfectible pour celui qui l'obtient, de penser que l'illusion est réalité. C'est pourquoi quand les deux se rencontrent, l'un s'agenouille à l'autre, et autant faire simple pour dire que la réalité n'a jamais mis un genou à terre. C'est de cette conséquence issu que l'esprit dans un mal-être persuadé d'une tromperie se refuser à l'accepter, parce qu'il est plus confortable de se dire que cela est faux que d'accepter l'erreur, car l'erreur est à ses yeux d'avoir eu tord, alors que l'erreur objective est d'avoir surestimer ses capacités.

L'arrogance c'est une surestimation de soi lié à un défaut d'amour propre qui a pour origine un besoin palliatif de se sentir en confiance, à l'instar d'une recette de cuisine où les doses sont respectés, c'est ici le problème de dosage qui est, mais que peut-on dire à quelqu'un qui n'en a jamais reçu ? Trop n'est pas assez pour ceux qui ont été privé un jour de quelque chose qui pouvaient les aider à se définir. Comme on crée notre chance, on crée nos forces et renforce nos faiblesses.

L'arrogance est ce goût violent de vie que d'autres ont. L'arrogance de vivre, l'arrogance de rêver et d'avoir pour ambition de dépasser la masse qui critique pour critiquer, qui divise pour rendre seul. L'arrogance d'y croire c'est d'abord le premier pas vers la détermination, mais le chemin vers la détermination éloigne parfois ceux de la discipline. On va n'importe où sans discipline. L'arrogance à ce stade est un droit, arraché de la main par ceux qui plus que de le réclamer le réclame pour vivre. L'arrogance de vivre naît de la déchéance d'une chose par autrui, c'est l'affrontement d'une autorité autre que soit sur ce que l'on est et mérité. L'arrogance c'est de remettre en cause une autorité, c'est aussi aller au-delà des conventions sociales dans ce qu'elle nous défini. Sortir de sa boîte et être ce que l'on a envie en rappelant que roi comme esclave les conditions d'Homme sont les mêmes.

C'est cette arrogance qui est insupportable, ce bel affront qui rappelle à ceux du premier ordre l'amertume de l'existence de leur arrogance. Ni dieu, ni roi, juste des Hommes car à la fin d'une partie d'échec le pion et le roi finissent dans la même boite. Ce sont les vanités, ces oeuvres d'une beauté sans nom qui définissent le mieux l'arrogance de la condition humaine. Voué à mourir mais pas sans l'arrogance de vivre un jour de plus.


jeudi 6 septembre 2018

Chapitre 701 - Ad vitam








Chaque instant qui passe je fais l'erreur folle et égoïste de croire que je serai différent face au temps, qu'il n'emportera pas mes joies, qu'il ne m'arrachera pas les souvenirs les plus tristes que j'ai. Qu'il serait incapable de m'ôter les douleurs les plus profondes en moi, soucieux du détail que tout m'appartienne je creuse plus profondément la plaie pour que jamais elle ne parte, pour que sa trace, à sa simple vue me fasse souffrir. Je promets que le temps ne me soignera pas de mes souffrances, que jamais un matin je me lèverai en allant mieux, parce que je veux souffrir, je veux souffrir de cette absence, de ce vide qu'on m'a laissé sans me demander mon avis. Je veux souffrir des choix idiots que j'ai parfois fait à m'en tordre le ventre et à en brûler ma chair. Je veux, je veux aussi sourire de mes rêves, rire avec la personne que j'aime sans que cela ne s'arrête. À chaque instant j'y crois, je ne sais pas quelle débilité mais j'y crois, je veux me sentir différent devant le temps qui passe, le voir poser ses valises et me tendre la main et je me vois lui répondre non. Non tu n'auras pas mes souvenirs, non tu ne me soignera pas de mes plaies, je veux tout les détails de mon identité quitte à ce que la douleur m'en fasse devenir malade !

Parce que c'est ce que je suis, je suis malade de vivre ! Malade de ces moments où d'une seconde à l'autre j'alterne entre joie immense et inconsolable tristesse. Je me dis que je peux décider de ça, de ce qu'il prend ou ne prend pas comme si je choisissais ce que je voulais dans le supermarché.. Mais je ne suis que le caddie... Un putain de caddie dans lequel on prend et on enlève des choses, on en garde pour un instant et on en enlève le moment d'après. Je me dis que je peux choisir ce que j'emporte. Il soigne tout, mes pires douleurs sont de belles cicatrices fines et quasi-imperceptibles alors que je m'y voyais déjà mourir d'émotions, de rancunes amères qui scient mes organes les uns après les autres. Je me voyais torturé, l'âme maudite à jamais par toutes ces belles choses qui me harcèleraient pour me demander si j'étais vraiment heureux, si l'idée que je me faisais d'être heureux était la bonne. Rien de tout ça n'est arrivé, j'ai toujours su m'endormir dans mon lit au petit matin après des nuits d'incertitudes, certes, mais toujours le sommeil fut présent. Le temps m'a soigné de choses que je ne pensais pas pouvoir supporter et en échange, sans que je ne puisse en dire quoi que ce soit, il a effacé mes joies. Comme un contrat avec la vie, qui m'accorde l'existence de passer toutes les douleurs dans l'amertume le temps d'un souffle et de m'extirper de mes soleils le temps d'un autre.

Le temps cet artiste, ce capitaine de navire qui au-delà de la tempête sait voir en permanence la mer calme et reposante que l'âme chérie si fort. Il prend le temps qu'il faut et panse les blessures les plus profondes de l'être, il répare, colle, améliore, soude, rapproche. Il consolide et détache en permanence ce que l'âme ne cesse de réclamer proche d'elle. Ce n'est pas juste ! Ce n'est pas parce que je suis temporaire dans cet univers que les choses qui m'amènent à ressentir doivent l'être aussi.

À chaque fois je veux combattre le temps, alors qu'intimement je le sais, il ne se combat pas, il est présent et c'est tout ce qu'il est. Pourtant je ne peux pas concevoir cette idée, je ne peux pas l'accepter, j'ai un problème avec l'idée du fonctionnement de l'existence, de la manière dont on ressent et perçoit les choses. Nous devrions être des statues sur lesquelles le temps mets des coups, qui parfois nous fait des fissures et qui autrement nous améliore et nous rendes plus fin, plus beau. Nous devrions tout garder, notre réservoir émotionnel devrait être un gouffre dans lequel nous devrions tous nous comprendre. Je veux tout garder de ce qui me défini, ainsi durant mes moments de doutes je ne pourrai même avec toute ma volonté, oublier ce que je suis... C'est le moment qui nous défini ou alors c'est à nous de définir le moment ?


mardi 28 août 2018

Chapitre 700 - Je t'aime de souvenirs





Elle m'a dit "tu passes vite à autre chose", j'en ai ris, de tristesse parce que je n'avais rien d'autre à proposer sur l'instant. Comment pouvais-je passer à autre chose quand elle était tout ? Passer à autre chose comme si une suite se cachait derrière. Après elle il n'y a plus rien, c'est le vide, le néant, le froid permanent. Tu passes à autre chose, comme c'était léger à dire et si violent pour mon âme de l'entendre, je ne peux pas passer à autre chose, il n'y a rien après. Je ne veux rien, parce que c'est dans sa présence que j'y trouve mon tout. J'ai préféré feindre l'indifférence à cette douleur extrême, des jours durant elle m'a fait saigné. Des nuits entières, tout comme celle-ci je brûlais de chacune des lettres de cette phrase car de toutes les choses fausses celle-ci est l'une des plus grandes. Mes souvenirs de toi me tue de plaisir et le manque ne cesse de me couvrir de tes baisers rompu par le silence j'y résous ce qu'il me reste. J'ai envie de toi, j'ai envie de tout avec toi. Je passe à autre chose mais jamais sans toi. Je chéris tout de toi, surtout le pire.



dimanche 26 août 2018

Chapitre 699 - Je ne sais plus quoi vous dire







Fond de table en fin de soirée, l'été tire sa révérence avec la fougue d'un enfant de huit ans, et la maladresse d'une collégienne dévoilant ses sentiments, c'est un départ marqué, une chaleur qui disparaît pour un accueil en bonne forme du froid qui se glissera dans nos draps. La discussion des personnes tourne autour de la vie sentimentale de chacun, c'est comme ça en fin de soirée c'est toujours comme ça. Les sentiments qui déferlent et qui glissent sur des torrents d'alcool rendant les propos très franc mais si peu compréhensible, on les mixent aux remords et au goût si spécifique du regret.

"Et à quoi tu es sensible toi."

La tête en arrière sur le canapé je voyais le monde à l'envers, il avait étrangement plus de sens dans cet ordre là. J'ai pas jugé bon de relever ma tête pour répondre.

"Sensible à quoi ?"

J'entends le verre qui se pose sur la table;

"Je ne sais pas, quelque chose qui te rend sensible, tu n'as pas l'air de beaucoup parler, ni même d'aimer ça. Tu te forces aux interactions."

Je fais un signe de la main comme pour dégager une fumée invisible devant ma pauvre petite gueule;

"Putain mais vous me suivez n'importe où, trop peu sensible, pas sociable, pas communicatif. Vous faites une fixette sur les gens comme moi, et je fais une fixette sur les gens comme vous, je ne suis pas une statue juste j'aime fermer ma gueule et j'aime quand on ferme sa gueule."

Silence lourd et gêné.

"T'es à cran pour une fin de soirée."

"Putain que non, je suis tranquille en train de détendre et ça vient m'éclabousser de merde. Imagine toi dans ton jardin, plein soleil en train de te reposer et soudainement on t'emmerde de questions. Tu réagis comment ? Quand quelqu'un te parle du travail pendant que tu te reposes tu réagis comment ?"

"On parle pas de travail."

"C'est un travail de vous supporter."

"Et un enfer d'essayer de te parler."

Une seconde période de silence entre en scène, quelques quart d'heures qui me donnent un ressenti de cinq minutes.

"Aux moments d'hésitations, aux scènes d'au revoir qui sont peut être des adieux déguisés, aux regards qui.. Se supplient de rester, de chercher du temps en plus, aux lèvres qui se serrent et aux cœurs qui pleurs dans le vide. Les voix qui déraillent sur les quais d'une gare ou d'un port, dans le terminal d'un aéroport ou devant la porte d'un taxi, d'un ascenseur qui se ferme. Dans des périodes courtes d'intensités qui nous implorent de les vivres. A ce moment où l'essentiel, l'important prend sa place. A ces endroits où tout devrait être dit et où la tristesse a une place si accablante sur le canapé qu'elle s'étend et poing sur la joue tend l'oreille pour entendre ce qu'il s'y passe. Au coeur qui se brise, a ce sang qui à ce moment dans nos veines chauffe."

"T'es sensible à ça ? C'est des instants durs; qui n'arrivent pas souvent."

"Les tentatives de vies, les émotions fortes, ça me rend instable. Je fonds, je deviens sensible à l'extrême."

"Les tentatives de vies ?"

"Les instants manqués, les regards qui se croisent, les sourires qui s'échangent. Les rapports humain."

"C'est pourtant commun.."

"On a pas vécu les mêmes drames."




Chapitre 698 - Blue Velvet










Elle se mit à côté de lui et sans un mot, elle commença du bout de ses doigts à toucher son visage encore mouillé de la douche qu'il venait de prendre. Lui comme étonné pris ses doigts dans sa main et lui demanda quel drame engendrait en elle cette nécessité de faire ça. Il n'avait pas l'habitude qu'on le touche, qu'on lui caresse tendrement ce visage qui le répugnait parfois de colère et de haine.

" Je les vois.. Je les vois" répéta-t-elle les yeux remplis de larmes, avant de prendre son visage à deux mains, comme un creuset. Elle se fit comme admirative de quelque chose que lui ne voyait pas et ne comprenait surtout pas, la situation avait changé, elle était oppressante pour lui, et tout son être cherchait un moyen de fuir ce qu'elle faisait, il était déstabilisé dans tout ce qu'il était, ses actes résonnaient en lui de manière trop brutale.

Lui qui avait juré de mettre des distances avec les sentiments, lui dont l'obsession pour les émotions le rendait addict au point que des évènements de sa vie avaient emporté avec eux une part de lui qui plus jamais ne permettrait au puzzle de son existence d'être complet. Lui qui s'était promis de ne pas goûté une fois de trop à la folie des passions, se retrouvait alors là, face à cette femme qui n'était plus qu'à cet instant une bombe à retardement qui allait faire jaillir son coeur hors de sa poitrine pour bondir embrasser ses sentiments. La pression était intenable pour lui.


"Elles sont si belles.. Si grandes, leur tailles est proportionnelle au sacrifice que tu as fais. Ce que tu as abandonné pour permettre ce qu'il fallait faire. Elles sont.. Elles sont la marque de ta personne."

Elle n'avait pas cessé de pleurer bien au contraire, une pluie s'était installée sur le haut de son visage, ses yeux étaient alors comme deux saphirs rutilants comme bercées par le tumulte d'une vague passionnelle qui noyait plus qu'elle ne pourrait porté, elle avait des joyaux à la place des yeux qui étaient mis en lumière par un flot de sentiment qu'elle ne pouvait cesser. Il comprenait alors, il savait de quoi elle parlait.. Il se mit à reculer, tombant à la renverse, se relevant aussi rapidement, fuyant ses mains, son regard, son toucher. Il se sentait comme non méritant, il le refusait, il se l'interdisait, il n'avait pas encore une fois à subir ça. Malgré chaque pas de recul, un de ceux-là fut de trop, il dû finir dos au mur sans possibilité de prendre davantage de distance avec cette femme, qui maintenant lui tendait le bras en s'approchant de lui, comme admirative mais émotionnellement blessée.

C'est cette douleur là qui la faisait pleurer à ne plus pouvoir cesser, c'est encore cette douleur qui la rendait folle de désir à l'idée de pouvoir le toucher encore une fois, pour le saisir comme l'on saisissait un cristal poli par la finesse d'un joaillier remplie d'une ardeur envoûtante pour son travail.

Elle finie une nouvelle fois par attendre son visage le caressant encore, au premier touché elle fit un sanglot, quand sa deuxième main toucha sa joue, elle finie par éclaté comme un verre au sol, avec bruit et fracas, elle gémissa, cria, les cordes de sa voix étaient emplies d'une infinie tristesse comme si catalyseur, miroir d'une âme elle pleurait pour celle qui ne le pouvait plus.

" Tu as tant souffert... N'aie pas honte de ce qu'elles sont, elles te vont si bien, elles te rendent si beau, si humain. Ce sont tes forces, pas tes faiblesses."

Lui faisait face à une réalité qu'il s'était interdit de penser.

"Elles sont si belles sur toi, elles te vont si bien ces cica.."

Sa phrase à peine finie qu'il la coupa d'une main sur sa bouche, lui allongé au sol, les jambes écartés, le dos contre le mur, elle au-dessus le chevauchant de la vision son front contre le sien, les yeux grands ouverts elle pu apercevoir alors les quelques larmes se dessinant sur son visage;

"C'est bon, ça ira n'en dis pas plus, ne dis pas ce mot."

S'en suivi un dernier silence entre eux deux, qui finit par sceller leur deux coeurs l'un à l'autre, il était tombé fou amoureux d'elle à l'instant où elle se mis à pleurer pour lui à l'idée des douleurs qu'il avait pu ressentir, quand bien même il aurait pu avoir dans sa vie une femme plus belle, ou avec des atouts physiques plus que satisfaisant, il n'en aurait pas chercher la teneur ni même l'intérêt car il le savait dès cet instant, jamais il ne pourra aimer plus fort qu'avec elle. Il apprit alors ce jour là, à s'aimer aux travers des yeux de celle qu'il venait juste d'apprendre à aimer.


jeudi 2 août 2018

Chapitre 697 - Bonne nuit








Il s'asseya sur le bord du tronc d'arbre, le plus éloigné du feu qui crépitait, à la fois visible par son visage et le haut de son corps tandis que le reste plongé dans l'obscurité de la douce nuit d'été qui nous accompagnait laisser deviner des ombres par les petits éclatements du feu qui laissait entrevoir le contour de ses épaules.

Il se gratta le crâne de sa main comme d'un air chercheur, de ceux qui creusent les idées, un soupir laissant s'échapper de sa bouche en plein milieu de cette forêt nocturne, il avança une de ses jambes près de la lumière du feu de camp, appuyant sa main sur son genou tandis que l'autre main avait, elle, déjà repris la canne qui l'avait amené jusqu'ici s'appuyant désormais aussi sur celle-ci. Il plongea son regard paternel en direction du petit feu qui dorénavant ronronnait.


"Tu sais petit, tes souvenirs se détériorions avec le temps, ils partiront sans que tu ne les ai remarqués, d'autres à l'inverse resurgiront bien des années plus tard pour une sensation, une odeur que tu croyais avoir oublié. Les meilleurs comme les plus mauvais, seront traités de manière égale. Le plus radieux des souvenirs ne brillera plus, le plus sombre ne t'empêchera plus de voir la lumière du lendemain. Ce sont de petites choses, des détails qui font toute la saveur de tes journées quelquefois. Ils partiront de la même façon qu'ils ont pu avoir pour s'installer dans ton quotidien, avec fracas ou douceur. Certains claqueront fort la porte, d'autres ne donneront même pas l'impression de l'avoir ne serait-ce qu'entre-ouverte. Il faut savoir prendre soin de ces instants, ces moments qui ont pour t'apporter de la joie ou te donner des leçons que tu ne souhaites pas encore apprendre aujourd'hui. C'est eux qui te permettront de tenir le choc dans les moments difficiles, de te rappeler ton chemin parcouru, la saveur de tes buts, de tes idéaux. Ils te remémorons la raison pour laquelle tu as entrepris ce voyage, ce que tu y as gagné et ce que tu as laissé pour parvenir à gravir les pentes rugueuses. Ils te rappelleront ce que tu as fais, et ce que tu n'as pas pu faire. Dans les moments d'incertitudes qui combleront ta vie, ils seront présents pour te rappeler qui tu aspires à être quand, la tête dans le brouillard et remplis de peur tu oublieras. Ils te rappelleront la force avec laquelle tu as des convictions et les rêves que tu y accroches."

Il marque alors une longue pause, suffisamment pour lui prendre le temps de se relever d'un air assagi, la détermination avec laquelle ses mots avaient pu apparaître laisse place à la douceur d'un vieil homme reconnaissant envers la vie. Se levant du tronc d'arbre alors couché sur le côté du feu, avançant dans ma direction il pose alors sa main sur mon épaule en faisant face à la route qui timide reste dans l'ombre du feu;

"C'est pour ça, c'est pour tout ça que tu dois y faire attention, tu ne pourras pas tous les entretenir et les garder intacts, seul quelques-uns auront cette chance et ça ne sera pas toi non plus qui décidera lesquels tu garderas de ceux que tu oublieras. Cherche y un sens et entretiens la sensation et le message qu'ils gardent en eux, parce que c'est une partie de toi qui a existé et qui résonne en toi même si dorénavant elle n'a plus sa place, elle te rappelle qui tu as été à un instant de ta vie. A l'image de ce feu que tu vas éteindre, l'important ne réside pas dans le fait qu'il brûle, mais qu'il a brûlé, il a existé. Il ne s'agit pas de vivre, il s'agit d'exister dans tout ce qu'il est possible que tu ressentes. Prend soin de tes souvenirs, viendra un jour où seul eux te rappelleront qui tu es et pourquoi tu fais tout ça. Rentrons maintenant."

Le feu n'avait pas eu besoin de moi pour s'éteindre, il fit son dernier ronronnement avant de s'endormir dans les draps de la nuit et de se résoudre à laisser la nuit être. 



vendredi 8 juin 2018

Chapitre 696 - Il y a des instants qui contiennent des vies entières.





"L'important c'est pas d'être le plus gros connard, c'est d'être le plus performant."


Eté 98', on est sous deux parasols "lipton" jaunes dégarnis le soleil tape comme une salope à qui on aurait brisé le coeur alors qu'elle nous poignarde depuis le début.. Tsss.. pétasse de chaleur. Mon verre est quasi vide et se remplie de l'eau des glaçons, je souffle d'exaspération c'est dégueulasse. Mon ami de toujours lui, sur le transat à moitié troué a la belle vie, du moins il croit l'avoir, dégaine d'un goldboy des années 80' il s'étend et se relaxe comme si il était sous les cocotiers de n'importe quel foutu endroit du globe où l'on rêve de se retrouver un matin avec une femme qu'on ne mérite même pas d'imaginer dans nos plus grands rêves.

J'apprécie ce type, son franc parler, sa manière nonchalante d'aimer la vie, même quand elle le baise, surtout quand elle le baise à vrai dire. Je m'amuse à faire taper les glaçons entre eux dans mon verre. On se croirait dans une villa mais on fait juste dos à l'appartement dans lequel on est, le nord de la France n'est pas le paysage d'Honolulu, mais on s'adapte à ce genre de connerie.

Je repose mon verre et tente de me lever pour aller me chercher une autre bouteille fraîche; il s'étire :

" Tu te rappelles petit quand on rêvait de braquer le monde ?"
" C'est toujours d'actualité" lui ai-je répondu avec un sourire qui lui fit souffler du nez, il remonte ses lunettes et les yeux frappés par le soleil nordique français avec une esquisse bien provocante dont seul lui a le secret;
"T'es mal partie."

Je tourne le dos à notre contexte de vacancier chômeur, direction le frigo la bouteille d'eau n'attend que moi tout en lui répondant;

"Les grandes histoires ont des débuts médiocres."

"Tu parles toujours pour rien."

"Ca fait partie de mon charme."

"Non t'es dégueulasse."

Je marque une pause, front levé au ciel, main sur le menton façon penseur je ricane et le pointe du doigt;

"C'est juste un détail ça, mais un point pour toi."

Aujourd'hui je regrette de ne plus avoir à partager ce genre de chose avec quelqu'un, simplement parce que je ne suis peut être pas quelqu'un de suffisamment accompli, mais c'est pour ce genre de souvenir que je fais tout ça, que j'en sacrifie des tonnes, qui représentent pas beaucoup pour énormément de gens, mais c'est pour moi, mon monde que je fractionne petit à petit pour dessiner les contours d'un endroit dans lequel j'aimerai m'épanouir. Les contours sont si fin que j'en ai acquis la certitude que ce monde ne peut contenir qu'une seule personne. 



PS: Merci pour vos mails touchant, c'est un plaisir bien particulier que de savoir que certains ont l'étrange goût d'aimer lire ce que j'écris au petit matin.

jeudi 7 juin 2018

Chapitre 695 - Je crois que je déraille







Je pense à tord que l'on devrait tout dire, je fais très souvent machine arrière sur cet instant, comme un soldat qui pose le pied sur une mine en sachant l'entrave dans laquelle il se met par manque de prudence. On peut tout dire mais pas à tout le monde, tout le monde n'est pas suffisamment bon pour entendre ce qu'il y a, a dire. C'est terrible de devoir attendre que les personnes qui vous entoure, vous connaissent un minimum pour pouvoir vous ouvrir. Leur faire comprendre que ce que vous faites est incroyablement rare. Pardon ma chérie, mes phrases divaguent et se font renverser par une mer de doute, et rien n'a vraiment de sens pas vrai... Ce que je veux t'écrire, c'est tout d'abord que c'est la peur du manque de reconnaissance envers ce qu'ils font qui poussent les gens à ne pas s'ouvrir. Savoir que des paroles que l'on ne dit jamais ne vont pas résonner aux oreilles de quelqu'un comme quelque chose de rare selon ce que l'on est ne nous donne pas envie de parler. Regarde-moi par exemple, je hais parler de moi, pourtant penses-tu que quelqu'un m'écoute quand je fais l'effort de parler de moi sous prétexte qu'on me pose une question personnelle ? Le soucis c'est qu'on apprend aujourd'hui à rater l'essentiel. C'est une culture sociale, tout un art, de ne plus écouter celui qui nous parle, de ne pas faire attention à ce qui est, de simplement attendre son tour pour parler. À quoi ça sert de parler si personne n'écoute ?

Je pense à raison que l'on devrait choisir les moments où dire quelque chose de personnelle mais trop peu personnel pour qu'il soit distinctement souligné et suffisamment pour être entendu. C'est tristement beau, mais c'est l'absence de phrase qui crée l'importance. Ne pas dire à quelqu'un de cher qu'il nous est cher pendant une période suffisamment longue rend alors la prochaine déclaration beaucoup plus importante. On est plus sensible à l'absence qui provoque le manque, qu'à la présence qui donne la satisfaction. Autrement dit pour rendre la véritable valeur sur le moment que l'on aurait de s'ouvrir à une personne, serait de lui avoir fait comprendre depuis notre connaissance que nous sommes tout l'inverse de ce que l'on s'apprête à faire.

Les opposés attirent. Tout paraît si simple quand cela se fait tandis que les explications paraissent si ardues. C'est si beau cette illusion de facilité, cette flaque d'eau qui soudainement nous noie dans les profondeurs des plus grands tombeaux des navires.

J'ai fais le choix de ne plus rien dire et de faire semblant de m'ouvrir, parce qu'au fond j'ai peur de ne pas être pris au sérieux dans ce que je suis réellement, davantage encore qu'on ne comprenne pas l'importance que j'attache à ce que je déclare, les nuits de folies m'ont parues si longues que j'en refuse l'anarchie environnante. Tout me rassure quand je fais semblant, je sais intimement que je ne suis pas le seul à faire ça, car il a suffit d'une grande déception de la part d'autrui pour ne plus en vouloir.

Les gens tout comme nos sentiments sont temporaires, et tu sais mon ange, j'essaie de me dire la même chose à propos de mes peurs, est-ce que j'ai peur de ne pas être assez bien pour les autres parce que j'ai cessé de croire que j'étais bon pour moi-même ? Il y a des jours où je me donne raison, et des soirs comme celui-ci où je me donne tord. Je suis torturé, on l'est tous, à différent degré.


dimanche 3 juin 2018

Chapitre 694 - Blood










" On écrit pas quand on est heureux. ", c'est vrai, personne n'écrit quand il est heureux, peut-être parce qu'il est quasiment impossible de définir correctement par des mots le bonheur et la joie qui nous est procurés à instant précis de notre vie. Personne écrit quand il est flamboyant, la littérature des années après, des siècles même fait figure de lieu de tristesse. Elle est très certainement le moteur d'une inspiration mélancolique qui a permis l'écriture des fleurs du mal ou la monotonie désastreuse du dernier jour d'un condamné à mort. Je crois qu'on ne sait pas écrire correctement la joie, on ne sait qu'en profiter pleinement, nous ne sommes tout compte fait, dans un doute, pas adapter à écrire plus que l'on ressent. Un auteur, un écrivain, c'est avant tout quelqu'un qui cultive sa tristesse et pour les plus audacieux la nostalgie. Hugo disait que la mélancolie, c'est la joie d'être triste.

vendredi 1 juin 2018

Chapitre 693 - Celui qui connaît l'histoire



Il n'était pas le plus intelligent de tous, cependant il était malin. Il avait vite compris la nature humaine à force de voir des gens qui lui ressemblait. Il accumulait suffisamment d'expérience pour savoir ce qu'il en était de paroles et des actes des personnes qu'il pouvait croiser au cours de sa vie. Ainsi il fit une liste des choses qui lui paraissaient dangereuses, d'abord les promesses ensuite les émotions et finalement le passé. Il savait qu'il n'avait rien à tirer du passé, que celui-ci n'était qu'un avertissement pour que les autres instants ne se répètent pas. Pour les émotions il parvenait non sans mal à comprendre qu'elles n'avaient parfois pas d'autre sens que de faire souffrir. Le plus dur restait pour lui les promesses des gens qui étaient liées à leur nature, et donc à la sienne. Il se savait des leur et c'est pour ça qu'il ne pouvait pas se supporter, il se détestait d'être d'eux.

Il régla donc le plus gros problème de sa vie d'une manière simple, les gens peu importe qui ils étaient dans sa vie partaient toujours, c'était sans doute le trait le plus détestable qu'il pu connaître à ce jour d'eux, ils partent et partiront. Ils partiront toujours. Il en eu marre un beau matin ce gosse malin, il les a tout bonnement empêcher de s'installer, en faisant ça ils ne pouvaient pas venir pour repartir. Il les prenaient à sens unique et ne cherchait pas à en retirer autre chose, il refusait tout stop, toute pause au milieu de ça, un flux continu qui ne devait jamais s'arrêter sous prétexte de les voir partir encore et encore avec toujours la même idée qui devait rester fidèle que chaque personnes étant différentes ne se valaient pas. A force de cicatrice il connaissait la véritable règle : ce ne sont pas les mêmes personnes mais c'est le même genre de personne.

De malin il était devenu intelligent, si il ne pouvait pas empêcher les gens de partir, il les empêcherait alors de venir. Il vécu en se protégeant de la meilleure manière qui soit sans jamais être atteint par les personnes qu'il voyait, et dû accepter le revers de lame, de ne jamais atteindre qui que ce soit. Il vécu en se tenant à distance d'autrui désignant ainsi ses cicatrices comme son emblème, car celui qui connait l'histoire, ne la répète pas.



mardi 15 mai 2018

Chapitre 692 - L'être et le paraître




Inspiration par inspiration, petit à petit mes cellules se meurent dans le silence du cycle de la vie, je n'ai pas vu le quart de ce que le monde pouvait m'offrir, je n'ai pas pu entendre les milliard de voix parmi lesquelles se trouve peut être celle qui m'enivrait, tout les visages du monde sur lesquels peut être tu caches le plus beau sourire que je ne pourrai contempler. Je n'ai pas su me contenter de ce que j'ai fais mais plutôt de tout ce que je n'ai pas pu faire, de toutes ces occasions manquées. J'aurai dû, j'aurai dû tu sais, ne pas me laisser le choix, ne pas accepter de compromis sur les nouvelles expériences aussi inconnues soit-elles pour moi. Je n'ai pas su apprendre à briller par moi-même pour être un de ces êtres de lumières à qui tout réussi, je n'ai pas pu réussir à m'élever dans l'obscurité et ainsi trouver mon réconfort dans ma propre existence. J'aurai pu être ce que je voulais, voyageur, romancier, acteur ou encore ingénieur oeuvrant pour un monde meilleur, je n'ai pas pu améliorer le miens. Je n'ai pas su faire en sorte que mon monde devienne appréciable pour la première personne qui y vivait. Je me suis dégoûté chaque jour de mon existence, mon corps, mon âme si sombre parfois, si terrifiante.. J'estime avoir été plus proche du monstres dans certaines de mes actions que d'avoir la vanité de croire que j'arpentais le visage d'un humain. J'ai laissé mes sentiments me détruire, pire encore j'ai laissé mes sentiments détruire les gens que j'aimais, j'étais trop faible pour supporter les émotions si violentes et perfectibles que nous côtoyons sans cesse, je n'ai pas su cessé de m'émerveiller de la moindre chose, rester assis sur mes idées que j'utilisais alors plutôt comme un tremplin sur des hypothèses pour voir un monde plus beau, plus grand. Je n'ai pas su calmer la tempête de vie qui errait dans mon corps, je me suis résolu à ne pas savoir dompter mes émotions si vives qui me donnent ce semblant d'existence si cher, comme si je rimais à quelque chose, comme si je pouvais être le dernier mot d'une grande phrase dont on se souviendrait bien plus tard.

Je cherchais ce que je n'étais pas, en vérité, je cherchais tout ce qui était l'inverse de moi, tout ce qui pouvait me permettre de fuir ce que j'étais et qui n'était pas plaisant. Je n'étais pas de ceux à qui l'on pouvait faire confiance, j'échouais malgré les efforts et j'évitais la présence des autres me rappelant que ma place n'était pas auprès d'eux, de maintes fois j'ai voulu m'imposer de cesser de croire que c'était à moi de décider ce que je méritais, mais si moi-même je ne le fais pas qui le fera pour moi ? Qui mon amour me fera un baiser matinal en me caressant le visage pour me dire que tout ira bien, qui aurait eu le courage de me mentir un instant pour me faire aller mieux à cet instant ? J'aurai aimé, j'aurai foutrement aimé qu'on me dépose une couverture sur mes épaules quand je m'endormais pendant que je t'imaginais, que j'essayais de savoir à quoi correspondait la partie manquante de ma vie, celle qui comme un puzzle lui donne toute son ampleur, toute sa grandeur. C'est de ça que je manquais, de la grandeur. J'aspirai à m'élever sans aile, j'étais l'oiseau cloué au sol en attendant son aile et je ne t'ai jamais vu.. Peut-être aurais-je dû, peut-être aurais-je dû arpenter le sol tout en regardant le ciel ici et là avec l'idée belliqueuse que tu y serai un moment où un autre. J'aurai peut être dû te chercher davantage, là où je n'ai pas osé. Je n'ai pas su courageusement prendre mes sentiments comme une arme, revêtir mon coeur de toute cette émotion pour te chercher à travers les forêts, les océans, les villes et les bars de ce monde.

Voilà que j'achève ma vie sans savoir si un jour t'aies-je au moins une fois croisé? Dans un arrêt de métro ? Après une bousculade dans des escaliers, entre deux regards dans une bibliothèque ou peut-être au restaurant en entendant ton rire se joindre au mieux au moment opportun. J'ai peut être à l'inverse tellement chercher que j'en ai oublié de trouver. Pas un moment de ma vie je n'ai cessé de me demander ce que tu pouvais bien faire à l'instant précis où je pensais à toi, peut être sur un banc à boire ton café en lisant un livre, être au cinéma ou travailler avec acharnement, gémir dans les bras d'un autre. Je suis inconsolable de ne pas t'avoir trouvé, parce que je n'ai pas réussi à me saisir de toute mon identité, de tout mon monde que tu détiens, parce qu'en vérité c'est bien de ça que l'on parle. Si mon monde ne peut pas être le miens sans un détail, c'est que c'est ce détail qui est mon monde, et c'est ce que tu étais, la dernière note de musique qui résonne dans la salle, le dernier coup de pinceau sur une toile, le dernier rire que j'eu envie d'entendre. Je t'ai cherché dans tout les livres du monde, les paroles de chansons, les séries, les films, la vie, les parcs, les voitures, les Uber, les terminaux d'aéroport, les salles de bibliothèques, les Mcdonald's fermer à trois heures du matin, les boulangeries du dimanche, les brunch de l'après-midi, les bars au petit matin.. J'ai pu te sentir parfois, être là, avoir toi aussi visité cet endroit mais toutes les chansons de mon Ipod ne m'approchaient en rien de toi.

Je suis désolé, malgré tout ces rires qu'on m'a prodigué, parmi tout ces moments joyeux, ces jouissances intimes, ces pensées sordides, je n'ai pu.. Je n'ai pas su vivre sans toi, il m'aurait fallu quelques vies de recherches de plus, et des centaine d'autres d'acceptation pour me résoudre à accepter une vie sans toi. Je n'aurai jamais eu le courage dans ma vie, ni même la force de mettre le coup de pelle final pour enterrer toutes les espérances que j'avais d'un jour connaître ton visage, ça aurait été ma plus grande fierté dans cette vie. Je n'ai pas su te trouver pour apprendre à vivre à tes côtés, je ne te trouverai pas pour apprendre à mourir et pourtant ça n'empêche pas le fait qu'aujourd'hui oui, je commence à mourir, je me meurs. Je ne pourrais pas m'empêcher de penser à toi, toi qui m'aurait connu mieux que quiconque, m'aurait arpenter dans ma profondeur et ma plus grande violence, oh si tu savais à quel point j'aurai aimé un être qui puisse me contenir dans mes distances et mes excès, qui puisse panser mes plaies et qu'au-delà de toute cette noirceur ai envie de m'aimer. C'est toi que j'avais désigné profondément dans ma chair pour m'aimer et m'apprendre à t'aimer sans condition ni limite, je n'ai pas su apprendre à vivre sans toi, je n'apprendrai pas à mourir à tes côtés. Malgré tout j'ai cette joie intime bien que fébrile d'un être qui se meurt, d'avoir eu cette opportunité de savoir que quelque part dans cet univers quelqu'un me correspondait, je ne m'en irai pas seul, la pensée de te savoir présente m'accompagne avec suffisamment d'amour pour te souhaiter tout ce tu mérites.. Egoïstement, j'aurai voulu, j'aurai tant voulu te dire de vive voix que je t'aime plus que ma propre vie.


mardi 3 avril 2018

Chapitre 691 - Je n'ai plus les mots







Vous n'êtes pas le livre, vous êtes le stylo.

Décembre 2004, j'ouvrai la pièce pour la première fois depuis trois ans. Les choses y étaient encore comme nous l'avions laissé, le livre que tu lisais était encore posé là sur la commode en face de la fenêtre qui donne sur le jardin, avec la chaise et ses oreillers que tu affectionnais tant en hiver durant tes lectures nocturnes. Il n'y avait pas ta tasse préférée, tu ne buvais pas de thé à cette époque là. Le livre sur la commode était déposé sur le rebord, un équilibre précaire qui montrait la trace de ton passage, tu avais sûrement dû partir en vitesse pour faire quelque chose... C'est vrai qu'une fois plongé dans ta lecture tu oubliais le monde qui t'entourait. Derrière cette chaise en bois qui s'exposait directement en face de la fenêtre il avait cette bibliothèque que tu as remplis personnellement petit à petit et avec toujours la même addiction, de livres qui t'avais plu, dont le titre évocateur t'avais donné envie de les lire ou bien simplement la photo de couverture avait attiré ton regard. C'est au détail que tu choisissais les livres, tu n'avais pas besoin de lire le résumé pour savoir qu'ils pouvaient te plaire. Simplement ils t'appelaient. Tu prenais beaucoup de plaisir à les parcourir pour savoir lequel allait être la proie à ton envie d'aventure, tu savais apprécier l'odeur des pages, la texture et la finesse de la première de couverture. Tu m'avais demandé de fixer des petites lampes pour permettre tes recherches même quand le soleil lui s'était couché. Elles sont encore présente aujourd'hui, avec beaucoup de poussière, l'ampoule elle ne fonctionne presque pas, un scintillement sur deux fait l'effet d'une étincelle qui n'aurait pas réussi à briller correctement. La pièce était comme en pause, elle s'était arrêtée à temps, une période donnée, celle de ton arrivée et finalement celle de ton départ.


De nous il ne reste plus aujourd'hui que ce que je garde en tête, profondément encrée dans ma mémoire de mes souvenirs radieux en ta compagnie, de ton rire qui traverse la pièce et de ton odeur qui se colle à moi. Tout ça au plus profond de ma tête, pour me rappeler que tu y vis encore. Que tu as quitté ce monde en oubliant de prendre tout l'amour que j'ai pour toi qui continue d'exister. Depuis j'ai laissé la porte de cette pièce ouverte, comme si tu allais revenir t'assoir sur cette chaise, t'enrouler dans un plaid et reprendre ta lecture, mais tu n'es plus. Qui, si ça n'est toi, finira ce livre.





jeudi 22 février 2018

Chapitre 690 - Je brûle


Six cent quatre-vingt-dixième tentatives.


" C'est impossible à partir d'un certain point
De revenir en arrière, à une ancienne vie,
à une ancienne façon de penser et ressentir."

Henry Rollins





Tu ne t'en rends pas encore compte, mais tu es en surchauffe, tu ne le vois pas distinctement et pourtant tu es marquée de toutes parts de brûlures. C'est tout ton corps qui brûle, qui se consume de cette flamme qui au plus profond de toi te somme, t'interdit de vivre et te ronge de l'audace que tu as de vouloir exister après tout ce que tu as fais. C'est elle qui au rythme des souffrances que tu endures te rappelle pourquoi tu ne mérites pas une vie paisible et douce, selon elle, il y a prix à payer pour ce que tu as fais, ou plutôt pour ce que tu as volé.

Les rêves d'autrui, les rêves d'un jour, ceux de toute une vie, tu as anéanti le droit à des personnes de ressentir un jour le vide se combler, tu as arraché tout les espoirs contenues en une vie sans te soucier de savoir si ces personnes pourraient alors manqué à quelqu'un. Et alors tu te souviens, tu te souviens qu'à toi aussi il te manque, qu'il te manque quelqu'un, ce quelqu'un qui à son tour ne pourra revenir condamner par quelqu'un d'autre, l'on t'as alors refusé ce droit de combler ce vide plus désastreux que symbolique.

Dans cette douleur, cette flamme t'enseigne le poids des mots, la dureté d'une absence, la souffrance d'une distance, c'est ton pêché, avec lequel tu n'as d'autre choix que d'accepter de vivre, et ses brûlures te consument jusqu'à une surchauffe totale de ce tu supportes sans le savoir consciemment. Car tu n'as pas connaissance de la notion du manque, de ce que la solitude peut résonner en toi. Un soir ces brûlures s'éveillent et te font prendre conscience de ce que tu as, de ce que tu es. Elles illuminent ton corps dans la douleur d'une nuit de solitude, tu brilles au travers de la noirceur de petit scintillements rouge vif à la manière de lucioles. Ta vision si claire devient pourtant si flou, ton coeur se resserre tu te sens comme suffocante, cette flamme t'arrache en permanence ce que tu voudrais recevoir. Dans ces larmes silencieuses de cette nuit illuminée de ta souffrance tu le comprends enfin, il ne reviendra jamais, tu te condamnes à apprendre la force des mots, pour dorénavant sauver les gens au nom de la personne que tu n'as pas pu sauvé. Elle qui voulait tant te voir vivre, t'entends dorénavant survivre.



mardi 6 février 2018

Chapitre 689 - Soit sérieuse espèce de salope





A l'amour de la fille de mes rêves je préfère le salaire de mes rêves. J'ai rien contre un beau fessier, un sourire ravageur, une odeur superbe qui se colle sur mes habits et davantage encore sur ma peau. Mais ça n'est pas l'amour qui me paiera le loyer, qui me permettra de vivre de lait-fraise et de cheeseburger. Je n'ai vraiment rien contre tout ça, je sais que c'est important pour certains qui adorent vivre au travers des autres à tel point que finissant seuls leurs vies n'a plus de sens... Si l'on est tenté bien évidemment de partir du postulat qu'elles pouvaient avoir un sens avant cette rencontre tragique. Tragique parce que c'est toujours un accident sentimental ce type de rencontre, peu importe l'angle sous lequel ta petite tête de singe prendra les circonstances de la rencontre la fin est prévisible "as fuck" comme disent les fils de putes. Un solide mur de trois mètres d'épaisseur et d'un douze mètrse de haut de façon à ce que, quand tes sentiments s'exploseront dessus une marque digne d'un picasso en ressorte.

C'est terrible ces fous qui vous disent que ça n'arrivera pas, chérie... Chérie je t'en prie, cesse d'être la pire des salopes aveugles. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui tu ne vois pas le mur que demain tu ne le prendras pas dans la gueule et ça n'est pas ta ceinture de sécurité qui te sauvera si tu me suis bien. Soit sérieuse, claque ta gerbe dans le lavabo, rince toi le visage et regarde cette sale gueule dans le miroir et accepte le deal, tu n'as pas le choix de toute façon et cette illusion de croire que tu décides c'est juste pour te donner un peu plus envie de croire en tes rêves et ta vie, parce que sans ça t'es rien d'autre qu'une ombre, une coquille vide, un caniveau dans lequel coule toute la tristesse de ta chienne d'existence.

Tu me trouves dur sale pute ? Attend de voir la taille de ce putain de mur, l'iceberg du titanic est un simple glaçon dans mon verre de lait-fraise face à ça, agite toi bouffonne, éveille toi mange merde t'échappera pas à ça, tu t'es prise pour qui pour croire que t'allais être l'exception qui confirme la règle ? C'est la règle qui confirme la règle, pas d'exception au principe. Le mur n'est pas là pour te faire un stop, il est là pour te rappeler ce que t'es, trop faible dans tes choix, trop faible dans tes prises de décision, trop faible pour correctement agir, réagir et raisonner en matière objective. Trop faible. Tu comprends ne serait-ce qu'un peu tout le vice qui se dégage de toi, tout ce faux confort dans lequel tu penses vivre ? T'es solide ? Toi t'es solide ? T'es superbement conne, tu fais le pari sur quelque chose d'éphémère en disant que ça durera et tu demandes à être crédible ? Pisse pas où tu manges.

Alors que ce joli paquet tu crois qu'il ira ailleurs ? Qu'un matin il se lèvera en te disant que tout ce qu'il a produit jusqu'à maintenant avec toi était une erreur ? Qu'il t'annoncera son infidélité, qu'il tentera de se justifier de sa faiblesse ? Bien sûr que non et tu sais pourquoi parce que c'est juste du fric, et ça fait ce qu'on lui demande, ça achète du bonheur matériel, des possibilités, des occasions, des projets. Et me fait pas tes gros yeux ronds de connasse, tu peux pas m'en vouloir d'accepter les règles de cette société, d'aimer la consommation. De jurer sur le matériel, ne te pense pas un instant meilleur que moi, ne te crois pas différente dans une situation similaire t'es exactement le même genre de personne, quitte à te foutre une overdose tant que tu paies ta dose.

Soit intelligente ne fait pas partie de ces sous-merdes qui pensent que rien ne s'évalue en argent, tout à un prix. L'amour a un prix que les gens sont prêt à payer quelle ingratitude envers la vie, quelle méchanceté envers l'humain.. On pourrait en parler des jours, on pourrait disserter dessus, tu souhaites qu'on en face plusieurs chapitres ? Tu penses que ça changera quelque chose deux lignes de plus dessus ? Ferme ta gueule.

Ferme véritablement ta gueule, accepte ça, devient pragmatique objectif, voit la valeur des choses dans ce qu'elles sont vraiment. Être pauvre mais entouré ? Tu m'dégoutes. Les interactions sociales ? Quelles pertes de temps, tais-toi et écoute de quoi les gens parlent autour de toi, j'ai aucune tolérance pour ces fils de putes, ils sont mort dans l'oeuf. Jean-Jacques Rousseau dans son immense intelligence que toi, petite trainée tu ne connais pas simplement parce que tu préfères les top topitos et les storys snap chat à l'enseignement d'un livre conséquent sur la nature humaine disait "L'Homme est un animal social" il avait raison. L'Homme est un animal. Un foutu animal et j'en suis le parfait exemple.



dimanche 21 janvier 2018

Chapitre 688 - Nous sommes tous des astronautes








Nous sommes tous des astronautes. Nous n’allons pas dans d’autres galaxies ni à la découverte de planètes inconnues, nous ne pouvons pas faire la rencontre des étoiles dans l’espace mais nous sommes des astronautes à notre manière nous découvrons des gens qui nous présentent des mondes que n’aurions jamais soupçonnés l’existence. Des mondes qui se ressentent et non pas qui puissent se rendre perceptibles par le regard, un monde d’émotion, de tempérament changeant et parfois bouleversant.

Nous découvrons des gens qui brillent différemment de la lumière des lampadaires ou de celle du soleil mais qui rayonnement chaleureusement, nous voyageons à travers des espaces clôt et larges de l’esprit, des plaines de pensées aux montagnes ardues de l’ignorance qui nous masque une vue époustouflante de notre propre monde caché là, sous nos yeux généralement trop orientés au sol.

Nous sommes des explorateurs de l’infinie, d’un monde qui ne se voit qu’à travers les sentiments, les impressions quelquefois dévastatrices. Nous ne touchons ni du bout des doigts, ni de celui des lèvres mais nous l’embrassons de toute notre âme. Nous sommes tous des astronautes, en perpétuel voyage dans le monde des autres, dans leurs univers pour les entendre nous dire quelles sont leurs étoiles et comment le ciel se dessine.

Nous n’avons pas besoin de voir la grandeur ou de la comprendre. Nous sommes la grande dans son échelle toute particulière, un monde se cache et vit en nous. Nous sommes l’infini, nous l’avons toujours été, pas dans le temps mais dans sa plus belle profondeur.



vendredi 12 janvier 2018

Chapitre 687 - La haine c'est l'amour qui n'a pas pu être aimé.







Le pardon n’est pas une demande ou une acceptation de l’autre. A vrai dire c’est plus sournois que ça, c’est une décision donc une acceptation d’un effet non voulu ou non connu en temps. Le véritable problème du pardon est que dans l’imaginaire collectif on considère avoir obtenu le pardon d’autrui quand celui-ci nous le dit de vive voix. En est-il vraiment ainsi ? Le pardon ne se décide-t-il uniquement qu’à condition que le demande ?

N’est-ce pas là, la preuve d’un marché du sentiment, d’obtenir ce que l’on souhaite à condition tout d’abord de le demander. S’excuser fait-il voeu d’annulation des douleurs, tords, blessures causés ? Bien évidemment que non n’est-il pas ? Alors pourquoi le pardon permettrait une sorte de grâce au yeux de la conscience de celui qui la demande ? Le pardon est décidé avant même que l’on en fasse la demande par la personne victime de l’incompétence de son auteur. 

On ne pardonne pas en claquant des doigts, ça n’est pas un pile ou face, peu importe la beauté de la pièce. On idéalise le pardon, comme quelqu’un qui puise en lui la force de passer outre la douleur, ce qui est vrai que personne n’en dénature le propos, mais la décision du pardon ne se trouve pas en cela. C’est un acte plus petit et pourtant si révélateur de toute la force d’une âme.

Le pardon est dans l’action de retirer le couteau planté dans son dos, de ne pas l’utiliser pour blesser quelqu’un d’autre peu importe la manière dont l’on a pu être blessé. 

Le véritable pardon n’a que cette forme et aucune autre. Il est celui qui pardonne à l’autre la faiblesse et la haine. Il est l’acceptation de la douleur d’autrui dans sa propre chair. Le pardon existe uniquement dans ce geste, celui de prendre sa douleur et ne pas renvoyer celle-ci sur quelqu’un d’autre. Tout le reste, n’est simplement qu’un mauvais mensonge. L’acceptation de la haine et de la douleur de l’autre, c’est ce que le pardon est.


mardi 9 janvier 2018

Chapitre 686 - Aveu






Il fait froid et tu le sais je ne parle pas de température. Que se passe-t-il ? Ne suis-je pas à ton goût ? Je ne te plaît plus ? Depuis combien de temps ne m’as-tu pas dévorer du regard ou bien seulement faire comprendre que tu me désirais ? Depuis combien de temps sans que je m’en rende compte tu as appris à te passer de mes rires quand moi je accro à ton sourire ? Pourquoi je ne peux plus toucher ta peau de la même façon que des années auparavant ? Je ne retrouve plus cette flamme que tu avais dans le regard… N’as-tu donc plus envie de moi comme moi je te désire autant ? De ta chaleur, de ta douceur, des traits de ta peau, de tes muscles qui se raidissent au contact de mes crocs. De la manière drôle et impertinente que tu as de me regarder t’embrasser les seins, la nuque, de te tenir la main d’en embrasser chaque doigts.

Que se passe-t-il ? N’as-tu plus envie de moi, ne suis-je peut être pas assez bien pour toi, ça ne serait pour moi en tout cas, pas une surprise mais pourquoi délaisser autant d’amour que j’ai à t’offrir et à étaler sur ton corps. Peut être est-ce là, la vérité je ne suis physiquement plus ce que tu désires, je ne peux que te comprendre.. Vois-tu des gens plus charmant que moi ? Te donne-t-il ce que je n’ai pas en un regard dans la rue, au rebord d’une station de métro ? J’aimerai m’excuser de ce que je suis, malheureusement ça ne changera pas grand chose, tu ne me désires plus. J’ignore chez moi ce qui a fait disparaître chez toi l’amour compulsif que tu me vouais, moi en tout cas je meurs du miens pour toi. Il me dévore petit à petit, par des pulsions, des espoirs que je fonde en toi et dont je suis sans cesse déçu parce que je rêve plus que j’existe quand je suis avec toi, je ne discerne plus le rêve de la réalité à tes côtés.

Je me souviens encore du temps où tu me soignais sans même dire un mot, juste la paume de ta main caressant mes cheveux, et tes lèvres sucrées sur ma joue froide. Ton corps bouillant enlaçant le miens gelée sans même te plaindre, bien au contraire tu le souhaitais. Des années plus tard je chéris ces merveilleux moment en ta compagnie, tu m’as un jour dis « Un jour sans toi est un jour où je te perds. » tu n’as jamais eu aussi raison depuis que je te connais je t’assure, parce que moi je ne te trouves plus, dans tes gestes, tes paroles, tes sentiments.. De..Depuis quand a-t-on cesser de s’envoyer nos messages de bonne nuit respectif ? Même si c’est niais ça nous raccrochait à l’idée que sans se parler nous étions là, ensemble. Depuis quand a-t-on accepter que notre couple n’en a que le mot ? Je regrette cette horrible période qui me fait ressentir à quel point je suis seul.

J’ai attendu, j’y ai cru peut être simplement que l’on s’est perdu l’un l’autre sans s’en rendre compte et que nous croyons à notre manière chacun de notre côté, que l’on s’aime. Je t’aime mais tu n’es plus là depuis bien longtemps, j’ignore ce qui peut te plaire chez moi encore aujourd’hui. C’est peut être dans tout ces doutes que se trouve la réponse au drame de ne plus me vouloir ou me désiré.

Je te passe, sache-le mon amour, sous silence toute l’explication sur le ressenti que me donne le fait de savoir que je ne suis pas désiré par celle que j’aime, ni même que j’aurai préféré être un jouet ou un coup d’un soir comme avec tant d’autres plutôt que de ressentir ça en permanence en te regardant. Tout simplement parce que tu es différente de toute les autres à mes yeux.

Tu as lâché ma main il y a très longtemps mon amour, il est temps de te réveiller, d’ouvrir les yeux et d’accepter que tu as beau être présente en chair devant moi, tu m’as sentimentalement abandonné, mon amour pour toi ne te fait plus d’effet, il est trop tard pour nous dorénavant. Le prochain sera très chanceux, qu’importe ce que tu pourrais répondre à ça, tu n’y crois pas un seul instant.

La seule chose que je peux te dire, c’est que je continuerai d’y croire encore longtemps dans mon coin silencieusement. Quand on me parlera d’occasion manquée, de distance, d’indifférence de l’autre, je tâcherai mon bel amour de leur parler de toi et de l’importance d’apprendre à aimer. Tu me manques déjà, je l’ai compris, dorénavant ; tu ne vis plus que dans mes souvenirs, tu es en passe de devenir ma plus belle cicatrice…



lundi 8 janvier 2018

Chapitre 685 - C'était prévisible, mais le mur était si beau.



On est qui l'on est parfois ça inquiète d'autres fois ça rassure et aujourd'hui j'ai envie que ça m'inquiète. Comment ai-je pu en arriver là ? L'abus d'optimisme ? Une vision peut être trop rétrécis, je n'ai pas vu le coup venir. J'ai nourris le mauvais loup, j'ai tenté d'être bienveillant alors que ma nature était à des kilomètres de ce genre de soupçon, j'ai laissé entrer des gens dans des endroits que je n'ouvrais même pas pour moi-même... Qu'ai-je eu en retour à part de l'ignorance et de l'indifférence sur mes actions ? Présent pour me dire que je suis un morceau de glace et pourtant bien absent de voir la seule flamme que je veux bien laissé brûler. Étais-je devenu aveugle entre temps ou bien avais-je fait confiance à quelque chose qui m'avait trahis profondément ? Je paie très fortement la tentative de mettre en avant ma flamme sur ma glace j'en ressors à moitié meurtri cependant la leçon fut forte, assez forte pour ne pas réouvrir une seconde fois ce lieu, où moi-même je n'ose y mettre pied.

Merci mais non merci.

Chapitre 684 - Faite-moi abattre.



C'est terrible de réussir à trouver le sommeil en tombant de fatigue à cause de la tristesse. Je ne pensais pas un seul instant que t'aimé aurai pu faire partie des choses les plus difficiles que j'ai eu à supporter. Il n'y en a pas que du mal, mais c'est la douleur brûlante et le sang encore chaud qui s'en déverse que je le dis. Ça fait beaucoup trop mal, trop mal pour moi parce que la fin est tout de même la même, même en trouvant un accord la fin est déjà proche. J'en ai marre, marre d'être abandonné aussi facilement aussi lâchement. Tu étais la dernière avec qui j'essayais quoi que ce soit. J'avais envie d'être aimé pour me donner envie de m'aimer moi-même... Je ne fais que me rendre compte d'à quel point je suis répugnant et d'à quel point je me déteste, d'essayer encore et encore. Je vous déteste tous. En attendant de mourir je vais redevenir plus froid et plus distant que jamais, ne plus m'approcher de vous ni même pour une faiblesse, pour une parole, un bruit de voix ou même une chaleur humaine. Je l'ai compris, je l'ai définitivement compris avec toi, les gens nous abandonne quoi qu'on en pense, quoi qu'on en dise. Je vais davantage me concentrer sur ma solitude. Vivement que tout cela cesse, enfin de compte je ne souhaite qu'une véritable chose de ces années de vie, une mort rapide et inutile, dont on ne parlerai pas, dont on ne pense pas. La mienne.

C'est triste d'avoir le coeur brisé si fort qu'il brise notre existence sous le poids de notre chagrin. C'est triste de trouver le sommeil en se disant que mort nous pourrions être soulagé. C'est de se rendre compte que de milles et une façon différente nous ne pouvons de toute façon pas être sauvé. Qu'on m'apporte des feuilles, un stylo et des rouleaux entier de mouchoir j'ai beaucoup à écrire et à pleurer de ce corps si faible qui ne sait plus contenir la douleur d'un coeur brisé depuis bien des années.

Ca va prendre des semaines peut-être des mois avant que je retrouve la force de vouloir vivre. J'espère ne plus avoir à souhaité ma mort aussi honnêtement d'ici là, en attendant, faite que quelque chose demain ne me réveille plus jamais. Pire qu'une gueule de bois, ce sont les lendemains des chagrins d'amour. Je te hais férocement, une haine brûlant mes veines, je te déteste, je te déteste de m'avoir fait t'aimer autant juste pour ça. Je te hais, tu me dégoutes de ne pas m'avoir aidé à ne pas tomber amoureux de toi, tout cet amour qui me ronge et qui me dévore les entrailles je te hais... De toutes ces larmes chaudes qui coulent je te le dis : tu m'as donné envie de crever comme un chien qu'on abattrait car il a la rage.

dimanche 7 janvier 2018

Chapitre 683 - J'ai arrêté d'y croire






J'ai compris que tu avais commencé à arrêter de m'aimer dans ta manière de faire l'amour avec moi. Parce que c'est tout ce qui compte, au travers des mots et des promesses. Rien n'est plus vrai que l'attitude, le comportement et les manières de faire.

C’est bouillant un corps. Outre sa chaleur humaine, il ruisselle en lui une force d’émotion, de pensée vive, de désir tout autant diversifié qui font battre un corps. C’est beau un corps qui vit, qui se sent en vie. Un corps qui réagit à tant de sensation. Les sentiments ne trompent pas, les ressentis de ces sentiments malheureusement bien au contraire sont plus malléables plus modifiables plus facilement façonnage selon ce que l’on veut bien croire.

On ressent un sentiment que l’on ne comprends pas et bien des années plus tard on trouve des mots à poser sur celui-ci, on arrive à le décrire et à en ressentir la profondeur. C’est comme ça parfois, comme un accident dont on mets des années avant de voir les blessures. Comme un couteau dont on oublie la lame affutée qui un jour nous tord l’estomac.

C’est quand les pages se tournent qu’on a envie de les lire, quand le film prend fin qu’on a envie de le voir, quand une histoire prend fin qu’on a envie de la vivre. Nous faisons tout avec des instants de retard et ces instants sont quelquefois des minutes, des heures ou des jours, en d’autres occasions il peut se compter des années.

Au diable toutes ces illusions, au diable toute cette douleur. Rien n’est vrai et pourtant c’est bien moi qui saigne. C’est bien moi qui souffre, tout est faux sauf ce que l’on ressent à condition encore une fois d’être vraiment en vie. Pardon, ne m’en veux pas mais j’ai préféré arrêter de t’aimer, quitte à me faire briser encore une fois le coeur, je préfère que cette fois-ci, ce soit qui m’en charge.