lundi 3 juin 2013

Chapitre 375 - Le temps blesse avant de tuer les sentiments les plus fort et les plus sensibles


Le vent filait sur mon casque , je m'accrochais au pilote tant que je le pouvais , lui qui propulsait sa moto sur cette route sans fin. Pourfendant la route , traversant , dépassant les automobiles avec une vitesse fulgurante , floutant mes yeux même à travers la visière. Les autos n'étaient que des points fixes. Statiques. Je ne voyais plus la flèche du compteur. La moto hurlait, hurlait, tant de puissance que j'ai subis l'instant de peur , l'instant où je doute de ma vie , de mon existence , de l'instant d'après , du moment qui survient après la pensée. De ce que l'avenir me réservait sur les cent prochains mètres.. Le klaxon en continue des voitures me sorti de ma torpeur. On aurait cru à un défilé , tant les klaxons s’alignaient les uns sur les autres. Je le vis , se tourner , à demi-côté , comme pour voir si je n'étais pas tombé en cours de route. Un oeil sur la route , l'autre à l'extrême pour voir ma silhouette. Jamais je n'aurai lâché. C'était trop bon. Trop fort. Trop dangereux pour ne pas vouloir y goûter , y goûter , y re-goûter jusqu'à en vomir ses tripes . J'entendais un léger grésillement .. Il tentait de me parler , de me dire quelque chose. Je tentai tant bien que mal de me coller plus fort contre lui pour entendre ce qu'il avait à me dire.. C'était impossible.. Il arrêta d'accélérer pendant un court un instant , l'espace d'un moment où la moto cessa d'hurler, sa rage se fit plus raisonnable , et plus modeste. " 270 ! " . Il venait de m'hurler "270 !" .. 270 km/h .. C'était bon , mais pas assez , j'en voulais plus , je voulais frôler le risque , pourchasser le danger. Il l'avait sûrement remarquer ; peut être à mon sourire. Car l'instant d'après , à peine sa phrase dite , il embraya , j'entendis le claquement de sa boite contre les vitesses , son poignet se tourna violemment contre la poignée .. Accélérant brutalement. La moto , nous leva , tel un lion brandissant sa fierté , sa férocité. Présente dans l'instant pour montrée sa toute puissance. La reine de l'asphalte. La déesse de la vitesse. La dominatrice du risque. L'élu de l'adrénaline. La raison du risque. Au ras du sol , j'étais à quinze centimètres du sol. Si je lâchais , j'avais la colonne vertébrale cassée sur-le-champs. La cervelle étalée sur deux cent mètres bonne à ramassée à la paille. Ca n'a duré que quatre légères et tendres secondes. Quatre secondes de danger pur. Un danger qui rappelle que la vie ne tient qu'à un fil. Qu'une fraction de seconde. Qu'un geste fou suffit à tout terrasser. Puis soudainement la moto s'est remise sur ses deux roues , comme un cheval galopant sans arrêter sa course démoniaque , hurlant sa faim de vitesse vers le risque et l'incertitude. Les voitures n'étaient plus des points , juste des traits de lumière , à la manière des étoiles filantes , trop rapide pour véritablement être vu. J'étais heureux. Ce 18 Janvier 2013 , j'avais finalement frôlé la vie.

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