dimanche 1 septembre 2013

Chapitre 432 - Tu as fais brillé ma vie de mille feux : Merci pour tout. [So Other May Live]


Thomas Newman - So Was Red



Je tremblais , j'avais froid soudainement , je me sentais tombé , tombé au plus profond de moi, sans pouvoir me retenir , sans même vouloir m'en empêché . C'était peut être ce que je voulais au fond ; je n'ai pas pleuré , et même en me forçant je crois que rien ne serait sorti. J'ai basculé , violemment , et d'un coup , dans une infime détresse , silencieuse. Elle était douce , je sentais ses bras engourdis m'envelopper et me tirer , lentement , quelque part. Plus rien n'avait d'importance. J'ai eu envie de vomir, mon coeur me faisait horriblement mal , mes poumons prenaient de moins en moins d'air , j'avais l'impression qu'ils mourraient. Mais je ne suffoquait pas. Tout était calme , silencieux , comme si c'était normal , comme si le cours de la vie était ainsi , la sensation que cela devait arriver pris emprise sur moi , tout comme ses douces mains qui m'enveloppait. Mes yeux cherchaient désespérément un point fixe sur lequel se raccrochait , mais c'était trop tard, tout , tout s'est effondré. Trop rapidement pour que je prenne conscience que le sol en dessous de moi c'était fissuré pour enfin de compte , se brisé , en un million de petit morceau , lumineux , qui doucement , n'éclairaient plus. Tout ce qui m'arrivait ne me terrifia pas. Mais ce silence , ce silence continue de hanter mes nuits , ce silence qui me faisait comprendre , qu'il n'y avait , et qu'il n'y aurait plus personne . Ce silence , ce calme , c'est lui qui supprima ma dernière parcelle d'espoir. Mon ultime bastion. Ma dernière force de volonté. Je me suis laissé alors porter , porter je-ne-sais-où ; la destination n'avait plus d'importance , plus rien n'avait d'importance. J'étais entrain de mourir. Le sang ne coulait pas , et je n'avais pas mal , c'était doux. Trop doux pour ressentir quoi que ce soit , c'est survenu comme ça d'un coup. Je sentais la vie partir, mais sans moi cette fois. Je ne pouvais plus la suivre. Je n'en avais pas le droit. Mon dernier souffle fut l'exclamation d'une démence , d'une vie de folie. Je pris tout ce qui me restait d'air. Pour rire , sans un instant m’arrêter , un rire sincère , pas moqueur , un rire amusé , comme un enfant qui perd à un jeu mais qu'il en comprend que sa défaite est une victoire. J'ai ris , parce que même si ma vie ne fut pas parfaite , elle était tout ce que je voulais. C'était moi , une dernière signature , à moitié tordu de rire. Je ressenti un dernier sentiment , qui finalement m'arracha les dernières larmes de ma vie. Un amour puissant pour tout ce que j'ai vécus , et tout ceux qui m'avaient entouré et que j'avais eu la chance de connaitre. Même la pire personne que j'avais rencontré était pour moi une de ses personnes que je voulais embrassé sans m’arrêter , mais c'était trop tard. J'ai ressenti l'amour , l'amour universel. Pour toute l'humanité . Pour l'univers entier. Mon rire devenait de plus en plus faible , jusqu'à ne plus exister du tout. Et le calme repris .. Pour toujours.



















Enfin, elle m'avait tué.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire